Fin 2014, la ville de Roubaix a décidé d’entamer son virage numérique en signant la green charter digital eurocities. Depuis les initiatives se poursuivent pour créer une ville plus connectée, davantage axée sur le rapport citoyen et la transparence. Si le projet Roubaix Numérique n’en est encore qu’à ses prémisses, il n’en reste pas moins ambitieux et cela dans de nombreux domaines. Alexandre Garcin, adjoint au maire chargé du Plan Numérique et de la modernisation du service public, nous éclaire sur une aventure dans laquelle « Roubaix ne se ferme aucune porte. »
Cityramag : Alexandre Garcin, pouvez-vous s’il vous plaît évoquer la genèse du projet Roubaix Numérique :
AG : Le projet a réellement débuté lorsque nous avons entrepris cette démarche smart city en signant la green charter digital eurocities. Nous voulions vraiment faire passer un palier à Roubaix grâce à l’utilisation des solutions numériques mais aussi en nous mettant en conformité avec les exigences environnementales. Quant à notre administration, Il fallait la rénover, la repenser, et seule la voie numérique nous permettait de le faire de façon aussi significative. Notre action gagne ainsi en agilité et en transparence vis-à-vis des Roubaisiens.
Cityramag : La solution du portail open-data s’est donc imposée d’elle-même
AG : Nous ne voulions plus penser notre système administratif sous un angle pyramidal mais au contraire atteindre un schéma beaucoup plus transversal dans notre manière de travailler et de communiquer. Dès lors, nous rendons publique les informations pratiques liées à la vie de la municipalité (plans, patrimoine à vendre, établissements scolaires, commerces, jardins, bâtiments publics, informations budgétaires ou financières, commerces) via une passerelle gratuite qui rend ainsi notre politique beaucoup plus lisible et audible pour les habitants.
Notre Laboratoire des usages numériques favorise dans le même temps l’e-démocratie car nous mettons en ligne les travaux des instances politiques de la ville par l’intermédiaire d’un portail de veille des instances citoyennes qui répertorie les sites, blogs à même de nourrir le débat démocratique roubaisien. Mais ce n’est pas tout, puisque nous disposons également d’une e-administration offrant divers services allant de la demande d’actes aux démarches scolaires ou périscolaires.
Bien sûr, d’autres initiatives suivront prochainement comme la publication de la subvention des associations ou la présence des élus, d’autant plus que cette dernière problématique cristallise les tensions dans le contexte actuel.
Cityramag : Vous êtes-vous heurtés à certaines réticences pour récolter toutes ces données ?
AG : Il y a toujours une certaine méfiance à ce niveau, c’est humain. Pour autant, tout cela a eu le mérite de faire réagir nos interlocuteurs qu’ils soient étatiques ou associatifs. Pour la petite anecdote, une association s’est rendue compte en nous transmettant le fichier de l’ensemble des cheminées de Roubaix, que ce dernier datait de dix ans. Mais cette structure n’est pas la seule à connaître des désagréments de ce genre. Cela les pousse à se mettre à jour, finalement c’est une très bonne chose.
Quoi qu’il en soit, les retours sur le projet sont pour le moment intéressants notamment au niveau associatif où les partenariats se multiplient. A titre d’exemple, l’une d’elle configure actuellement un robot permettant à nos concitoyens d’interroger la plateforme et d’obtenir une information avec davantage de fluidité et de rapidité.
Cityramag : Allez-vous maintenant vous attaquer à l’écosystème Roubaisien ?
AG : On ne s’interdit rien, on ne se ferme aucune porte car l’environnement économique local est très dynamique. Nous avons deux pôles de qualité à Roubaix que sont la Plaine Images, dont Ankama et Dagoma, pour ne citer qu’eux, sont les fers-de-lance, et la Blanchemaille au niveau de l’e-commerce. Sans oublier OVH dont la réputation n’est plus à faire. Il serait donc regrettable de ne pas amorcer une connexion entrepreneuriale efficiente. Cette réflexion, nous la menons depuis longtemps, elle sera donc mise en œuvre prochainement.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo
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