Le campus de l’Université Lyon I, situé à La Doua, présente la singularité de détenir entre ses murs le deuxième plus grand herbier universitaire de la planète. Si cette mine d’or est ouverte aux scientifiques locaux, elle sera néanmoins bientôt accessible aux chercheurs du monde entier via une vaste campagne de numérisation.
Plusieurs millions de plantes, dont certaines aujourd’hui disparues, ramassées depuis des siècles sur tous les continents et dans un état de présentation et de conservation exceptionnel. Cette collection, constituée en grande partie par le prince Roland Bonaparte, petit-neveu de Napoléon, a été confiée après sa mort en 1924, à Lyon, faute de pouvoir être hébergée au Muséum d’histoire naturelle de Paris.
Ce rapide historique exposé par Le Parisien témoigne du prestige de cette collection universitaire sans égale, hormis celle détenue par Harvard aux Etats-Unis qui détient le Graal en la matière.
Pour la direction de l’Université I, il était donc logique de lancer une opération numérisation afin d’ouvrir cet héritage à la sphère scientifique internationale. Une quête facilitée par le programme Recolnat dont le but est de réunir l’ensemble des données des collections d’histoire naturelle française.
Un tâche abyssale
Pour autant, la tâche reste particulièrement ardue reconnaît Florence Piola, responsable scientifique de l’herbier : “Avant de démarrer en octobre, nous avons dû installer, au sein même de l’herbier, un banc de numérisation de 13 mètres de long. Depuis, nous tenons un rythme de 3 000 planches par jour, qui sont préalablement restaurées. Au total, cela va durer une année”, précise l’intéressée.
Parallèlement, un autre dossier vient corser l’opération, il s’agit de la problématique pécuniaire puisque les fonds publics, estimés à 570 000 euros, ne suffisent pas à traiter l’intégralité de la collection. Seules 600 000 planches sont en effet susceptibles d’être numérisées pour le moment. “Nous avons donc lancé une campagne de financement participatif (pour remédier à cela). Concrètement, un euro permet de restaurer et de numériser une planche”, ajoute de son côté Mélanie Thiébaut, directrice de l’herbier.
Selon les estimations de l’équipe, 180 000 euros suffiront pour “boucler la boucle”. A ce jour, 5000 euros ont été récoltés. Et cela, dans un laps de temps très court.