Télétravail : quel bilan cinq après le confinement ?

Télétravail : quel bilan cinq après le confinement ?

En 2020, la France a instauré un confinement pour enrayer le Covid. Pour continuer les activités, il a fallu mettre en place le télétravail. Ce nouveau mode d’organisation s’est rapidement imposé comme la norme. Quel bilan peut-on dresser aujourd’hui alors que la crise sanitaire est derrière nous et que les organisations procèdent à des remaniements ?

Le 17 mars 2020, la France a imposé un confinement de sa population pour ralentir la progression du Covid-19, une épidémie qui s’était déclenchée quelques mois plus tôt, fin d’année 2024. D’autres pays, pour la plupart occidentaux, ont pris la même décision. Comme les activités économiques devaient continuer, gouvernements et entreprises ont trouvé une solution : le télétravail.

Neuf entreprises sur dix étaient en présentiel avant la crise sanitaire

En France, de nombreuses organisations ont mis en place ce mode de travail qui permet de travailler à distance, généralement depuis chez soi. Il suffisait d’avoir un bureau, de la connexion internet, un ordinateur et des outils collaboratifs comme Slack et Zoom. Si avant son arrivée, 95% des entreprises fonctionnaient en présentiel, la pandémie a complètement bouleversé les habitudes. Selon l’Agence France Presse (AFP), au plus fort du confinement, 30% des organisations avaient recours au travail en distanciel. En 2024, plus d’un salarié sur cinq du secteur privé étaient concernés, contre seulement 4% avant la crise sanitaire.

Le télétravail profite davantage aux cadres

Mais tous les métiers et tous les postes ne se prêtent pas forcément à cette organisation. Ainsi, 63% des cadres ont télétravaillé pendant la pandémie du Covid-19, contre seulement 10% des employés et 0% des ouvriers. Ces derniers font un travail manuel, donc tout se fait en présentiel. Globalement, les Français ont aimé le télétravail, à telle enseigne que ce dispositif s’est maintenu alors que la crise sanitaire s’est éloignée. Ainsi, beaucoup continuent de travailler à distance, mais moins qu’auparavant.

Le télétravail bénéficie davantage à ceux qui habitent loin

En moyenne, les Français bénéficient aujourd’hui de 1,9 jour de travail à distance par semaine selon l’Insee. La plupart de ceux qui en bénéficient habitent loin de leur lieu de travail. Ainsi, la probabilité de télétravailler pour les personnes résidant à plus de 100 kilomètres de leur bureau est 12,2% plus élevée que celles vivant à moins de 5 kilomètres. Toutefois, pour beaucoup de ceux qui souhaitent continuer de profiter de ce mode de travail, le télétravail a de nombreux avantages.

Un meilleur sommeil et une meilleure récupération

Selon eux, cette organisation du travail offre un réel confort en supprimant les déplacements pénibles pour le bureau ou pour la maison. Aussi, elle permet de mieux dormir car on n’a plus besoin de se lever très tôt et de rentrer tard, exténué. Côté environnement, elle permet de réduire l’utilisation des transports et donc la pollution. Pour les entreprises, il y a également des avantages considérables. Elles constatent plus d’efficacité et de productivité chez les salariés. Par ailleurs, il y a plus de possibilités de recrutement des employés, car ceux-ci peuvent travailler depuis d’autres régions de la France, voire d’autres pays.

Surmenage et risque sur la santé mentale

Le télétravail a néanmoins quelques inconvénients. L’Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH) pointe en particulier le surmenage. En effet, chaque jour, les salariés reçoivent des notifications par centaines via des plateformes comme WhatsApp, Teams et Zoom. Aussi, il peut y avoir une augmentation de la proportion des jours travaillés sur l’ensemble des jours de maladie. De cause à effet, on peut en arriver à une dégradation de la santé mentale des salariés, accentuée par l’isolement.

Le télétravail déjà ancré dans les mœurs

Craignant un coup sur la santé mentale et la cohésion des équipes, de nombreuses entreprises sont en train de renégocier les accords conclus en 2020 avec les syndicats pour un encadrement plus strict du télétravail. Certaines demandent à leurs salariés de bien choisir leur jour de télétravail par semaine. D’autres réduisent le nombre de jours possibles. Mais, plus que des remaniements, il faudra convaincre les salariés de revenir au fonctionnement d’avant la pandémie. Ce qui sera difficile quand on sait qu’ils y ont pris goût, le goût de la liberté et de l’autonomie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *