A Nantes, un logement social va être construit grâce l’utilisation d’une imprimante 3D. Une première en France qui laisse entrevoir de belles perspectives pour l’avenir.
Au cours du mois de septembre prochain, un maison de 95m² va être construite à Nantes grâce à l’utilisation d’une imprimante 3D. Cette première en France a été soulignée lors de l’événement City Lab durant lequel les technologies de l’urbanisme sont mises à l’honneur. Un projet qui est le fruit d’une collaboration entre de nombreux acteurs : Nantes Métropole Habitat, la Caisse des Dépôts et des consignations, le CNRS, l’Ecole centrale, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), Bouygues, Lafarge Holcim.
Mais les trois principaux acteurs au cœur de l’opération sont l’Université de Nantes, le Laboratoire des sciences du numérique L2SN et le Gem (Institut de recherche en génie civile et mécanique). Soutenus par des partenaires institutionnels et par la métropole nantaise via sa section habitat, ils ont ensembles mis au point la technologie qui permettra de réaliser la future maison : BatiPrint3D.
Afin de réaliser l’opération d’édification des murs de la maison, un robot de 4 m sera guidé par capteur laser d’après des plans numériques. Un logement social en l’occurrence, d’une surface de 95m² et comprenant en tout 5 pièces sera bâti en quelques jours seulement.
Car l’un des avantages de la technique est bien la rapidité : « Globalement, on est sur des murs en deux jours… c’est très peu par rapport aux techniques classiques où il faut compter une à deux semaines » explique Luc Stéphan, directeur innovation et évolution chez Nantes Métropole Habitat. Ce projet baptisé Yhnova est dans les tuyaux depuis 2015 mais la technologie est désormais opérationnelle.
L’imprimante 3D, un appui technique précieux
Le projet Yhnova sera déployé sur un espace boisé dans les environs de Nantes, afin de démontrer que la manœuvre est réalisable même dans un environnement assez difficile d’accès. L’opération consistera pour cette imprimante 3D d’un nouveau genre à déposer trois couches successives de mousse, dérivée du polyuréthane. Une paroi coffrante sera créée et du béton sera coulé à l’intérieur, puis une paroi isolante et enfin une paroi structurante seront enfin construites par BatiPrint3D.
Plusieurs avantages sont à tirer de l’exercice : un gain de temps pour les maçons, une plus grande rapidité de construction et une très belle efficacité thermique. Un gain de temps donc puisque l’édification des murs ne prendra que deux à trois jours contre au minimum une semaine par des techniques traditionnelles. Les maçons resteront présents sur les lieux mais pour piloter ce robot après une phase de formation. Aussi, l’efficacité thermique sera au rendez-vous comme l’explique Benoit Furet, chercheur à l’Université de Nantes : » L’objectif c’est qu’il n’y ait pas besoin de chauffage. Il n’y aura pas de coins. Donc, pas de pont thermique pour faire entrer le froid. »
Cette première du genre à Nantes a toutes les chances d’ouvrir la voie vers un déploiement plus systématique dans d’autres villes de France dans lesquelles les besoins en habitats sociaux sont réels. Pour Benoit Furet, la technique est promise à un bel avenir : « Il est évident que la robotique de chantier va accompagner les changements drastiques autour du numérique dans la construction et le BTP. BatiPrint3D TM est un concept constructif qui va trouver de nombreux cas d’applications et pour lequel nous allons étendre les possibilités d’utilisation. »