La société des transports de Nantes (Semitan) a ouvert aux étudiants des perspectives d’emploi peu habituelles, c’est le moins que l’on puisse dire. Ces derniers peuvent en effet dès à présent postuler pour devenir conducteur de tramway.
Il s’agit toutefois d’une mesure expérimentale, tempère Alain Boeswillwald, directeur de la Semitan : « A l’image de ce qu’il se fait actuellement à Angers, à Lille, en Allemagne, et en Suisse. » Dès lors, cinq à dix étudiants pourraient profiter de cette pénurie. Et cela, en toute quiétude poursuit l’intéressé : « Cela représenterait (seulement) 1 % de nos effectifs, car nous avons (déjà) 600 conducteurs habilités à la conduite de tramways. »
Pour autant, si ce dispositif détonne, il n’en reste pas moins urgent tant le manque de main-d’oeuvre est criant dans ce secteur. « Depuis dix-huit mois, une campagne massive de recrutement est menée pour intégrer plus d’une centaine de conductrices et conducteurs. Recruter des étudiants permettrait à l’entreprise de gagner en souplesse dans les effectifs », plaide ainsi la structure.
Concrètement, les conditions pour postuler au précieux sésame sont très simples. Les candidats majeurs doivent simplement se prévaloir d’un permis A ou B, du bac et évoluer en études supérieures. Quant aux qualités requises, elles portent sur « la résistance au stress, la concentration, la vigilance, le sens des responsabilités et de la sécurité ou encore la ponctualité », résume l’annonce publiée sur la Toile.
« Certains conducteurs de bus attendent depuis deux, trois ans, de passer leur habilitation »
Une période de formation rémunérée est bien sûr actée pour les heureux élus qui devront se soumettre à deux heures de « briefing » deux soirs par semaine ainsi que le samedi ou le dimanche, au choix (la première aura lieu entre avril et juin). « Ceux qui auront été reçus devront ensuite revenir travailler un mois l’été, une semaine pendant les vacances scolaires et des samedis et dimanches pendant l’année. Côté salaire, le taux horaire se (situera) environ 40 % au-dessus du Smic, plus les primes », indique Ouest France.
Néanmoins, il est important de noter que ce dispositif reste très mal perçu par les syndicats. C’est notamment le cas pour la CGT Semitan et son secrétaire général, Ronan Gilbert, qui dénonce une pure hérésie : « Certains conducteurs de bus attendent depuis deux, trois ans, de passer leur habilitation à la conduite du tramway. Et là, on va embaucher des étudiants pour ces postes sans qu’ils aient le permis de transport collectif ? », peste-t-il. Avant d’ajouter que la Métropole obtient ainsi « le réseau à coût réduit » qu’elle recherche.