Plastique : pourrait-on un jour nous en débarrasser ?

Plastique : pourrait-on un jour nous en débarrasser ?

Depuis le mardi 5 août, les délégués de 120 pays discutent à Genève (Suisse) d’un accord international visant à réduire le plastique, qui représente un danger pour l’environnement et la santé des êtres humains. Dans le même temps, on continue de se poser la question de savoir par quoi remplacer cette matière essentielle et pratique pour certains usages.

Depuis le mardi 5 août, et ce jusqu’à ce jeudi 14 août, les représentants de plus de 120 pays sont réunis à Genève, en Suisse, pour tenter de trouver enfin un traité mondial contre la pollution plastique. Le précédent cycle de négociations à Busan (Corée du Sud), en décembre 2024, avait échoué en raison de l’opposition d’États dépendants des énergies fossiles. Ceux-ci refusaient les restrictions sur la production de plastique, fabriqué à partir de pétrole. Cette année, ces pays pétroliers et leurs puissants lobbies ont certainement le soutien des États-Unis de Donald, un dirigeant ouvertement climato-sceptique et considérant peu les questions environnementales.

Une nouvelle étude pointe la toxicité du plastique

Pourtant, le plastique constitue bel et bien une menace silencieuse pour la santé des humains et de la planète. Des experts l’ont encore démontré la semaine dernière dans une étude publiée dans The Lancet. Ils ont alerté sur les effets néfastes de cette matière sur la santé humaine à chaque étape de son cycle de vie : de sa production à sa très lente décomposition, en passant par son utilisation au quotidien. Les scientifiques notent que les nourrissons et les jeunes enfants sont les plus touchés, car plus sensibles aux substances nocives.

Les microplastiques s’immiscent partout

Cette nouvelle étude évoque un lien évident entre l’exposition au plastique et plusieurs pathologies chroniques graves, comme le cancer, les maladies cardiaques, le diabète, les problèmes respiratoires et l’affaiblissement du système immunitaire. Outre la santé humaine, le plastique représente un danger pour l’environnement à cause des microparticules. Ces minuscules fragments détruisent les écosystèmes, notamment marins. Aujourd’hui, les océans contiennent tellement de déchets plastiques flottants à leur surface qu’on parle de septième continent.

Certains États font des efforts pour réduire la production de plastique

Nos sociétés produisent plus de 460 millions de tonnes de plastique chaque année, dont la moitié est à usage unique. Un volume déjà colossal, mais qui devrait continuer d’augmenter compte tenu de nos besoins croissants. Or moins de 10% des déchets plastiques sont aujourd’hui recyclés. Le reste fini dans la nature. Face aux ravages causés par ces produits, l’ONU et plusieurs pays appellent à leur interdiction ou au moins à leur réduction drastique.

Certains États, comme la France, ont déjà mis en place des politiques pour réduire l’usage du plastique comme le retour de la consigne pour les emballages réutilisables et l’interdiction des barquettes. Mais cela ne suffit pas. Le plastique reste essentiel pour de nombreux usages car plus léger, pratique et facile à produire en masse.

Des alternatives durables existent

Alors quelles alternatives durables et efficaces ? Pour remplacer le plastique, plusieurs options écologiques ont été présentées ces dernières années. Parmi lesquelles les matériaux biodégradables (bioplastiques, papier, bois, bambou), les matières recyclables (verre, acier, aluminium) ou réutilisables (contenants en verre ou inox, sacs en tissu). Certains promeuvent surtout le plastique fabriqué à partir d’algues, une ressource naturelle que l’on trouve en abondance en bord de mer. Pour le besoin du marché, on pourrait cultiver ces algues, qui ne nécessitent pas de produits chimiques, ni de fortes quantités d’eau. Le plastique fabriqué à partir de ces végétaux est compostable et biodégradable.

Distinguer les utilisations essentielles du plastique et celles qui sont nocives

Cette solution est l’une des plus intéressantes mais elle a encore du mal à se déployer. D’autres options comme le verre et l’acier posent des problèmes logistiques (transports) ainsi qu’environnementaux, notamment en matière de consommation d’énergie pour la production. Tout le monde est d’accord qu’il ne faudrait pas remplacer un problème par un autre.

Aussi, certaines voix s’élèvent pour appeler à faire la distinction entre les utilisations essentielles du plastique et celles qui sont nocives, comme les plastiques à usage unique. La difficulté consiste donc à trouver l’alternative idéale (légère, efficace, moins chère, recyclable, etc.) pour remplacer les formats problématiques, tout en mettant en place un solide circuit pour le recyclage de la petite quantité indispensable.

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