Dans le Tarn, Albi a l’ambitieux objectif d’être autosuffisant en alimentation d’ici 2020. Les circuits courts, le maraîchage local et le bio font partie des pistes qui sont creusées pour y parvenir.
Entourée de champs et de terres agricoles en nombre, la ville d’Albi a eu l’idée d’exploiter au maximum ces ressources locales afin de réussir le tour de force d’être 100% autosuffisant en alimentation. Le but est de produire la totalité des fruits, légumes et des viandes nécessaires pour parvenir à nourrir la totalité des 50 000 habitants de la ville. Une idée qui s’appuie en réalité sur le passé lointain de la ville car au Moyen-âge, Albi se suffisait à elle-même pour l’alimentation.
Même si quelques détracteurs au projet reprochent à la municipalité de donner dans le coup de comm’ plutôt que dans la réelle volonté politique, et même si le chemin vers l’autosuffisance est semé d’embûches, les choses sont déjà en train de bouger. Car Albi se donne trois années maximum pour y parvenir, aussi il est grand temps de mettre les bouchées doubles.
Le plan d’Albi pour être autosuffisant en alimentation d’ici 2020
L’agriculture urbaine fait partie des leviers qu’Albi compte activer pour réussir son pari de même que la mise en place de circuits courts, à savoir s’approvisionner en denrées mais dans un rayon très proche de la ville, 60km maximum. Un budget de 300 000 euros a été alloué au projet sur cinq années afin entre autre de bâtir des jardins partagés, de mettre en place des réseaux de proximité ou encore d’aider à l’installation de maraîchers directement dans la ville.
En parallèle, la ville entend se porter acquéreuse de non moins de 70 hectares de terres encore non exploitées afin que des agriculteurs bio puissent y faire pousser leurs plantations en échange d’un loyer particulièrement bas. Des agriculteurs qui s’engageront en parallèle à écouler leurs stocks uniquement dans un rayon de 20km autour de la ville.
Mais force est de constater qu’il reste encore beaucoup à faire car selon un élu écologiste local « Pour nourrir 50.000 habitants en bio, il faut 600 hectares de maraîchage » et « sur tout le département, on a moins de 300 hectares ». Pour autant, Albi veut y croire et ne laissera pas tomber le projet en cours de route. Ce que salue d’ailleurs Henri Bureau, un membre des Incroyables Comestibles qui reconnaît que « ce sont les utopies qui font avancer le monde. Moi, ce qui m’intéresse, c’est que les gens se mettent en route ».