Fin 2G et 3G : les ascenseurs et les alarmes également concernés

Fin 2G et 3G : les ascenseurs et les alarmes également concernés

Comme prévu, les réseaux mobiles 2G et 3G seront éteints respectivement en 2026 et 2029. À l’instar des téléphones portables, les ascenseurs et leurs systèmes de téléalarme devront impérativement passer à la 4G à ces dates. C’est une question de sécurité des utilisateurs et de respect de la réglementation.

Les opérateurs de téléphonie mobile vont débrancher progressivement les réseaux 2G et 3G, à partir de 2026 pour l’un et de 2029 pour l’autre, afin de passer totalement à la 4G. Cette extinction rendra de nombreux appareils du quotidien inopérants, car fonctionnant avec la 2G et la 3G. D’après une étude du cabinet PWC, au moins 7,8 millions d’équipements étaient toujours reliés à ces technologies obsolètes en juillet 2024, dont près de la moitié à la 2G. De son côté, l’Arcep a comptabilisé plus de 5,9 millions de cartes SIM utilisables avec la 2G uniquement ou avec la 2G et la 3G, à la date de juin 2025.

Les ascenseurs, les systèmes d’alarmes connectées et la téléassistance concernés par l’extinction de la 2G et de la 3G

Si la fin de la 2G et de la 3G nous fait automatiquement penser aux téléphones portables, plusieurs autres équipements sont concernés, dont les ascenseurs, les systèmes d’alarmes connectées, la téléassistance pour les personnes âgées ou encore les interphones. Ces dispositifs, essentiels dans nos logements modernes, seront également impactés par la décision des opérateurs télécoms. Orange prévoit de couper le réseau 2G à partir du 31 mars 2026 dans certains départements, et jusqu’à fin décembre pour d’autres. Quant à SFR et Bouygues Telecom, ils débuteront la déconnexion à la fin de cette même année. Pour la 3G, l’extinction sera effective en 2029.

Dès la fin 2026, les ascenseurs dotés de la 2G ne fonctionneront plus

Avec ces déconnexions, certains systèmes de téléalarme des ascenseurs ne fonctionneront plus. Ces systèmes prennent la forme de boutons d’urgence, sur lesquels il faut appuyer lorsqu’on se retrouve bloqué dans un ascenseur, pour obtenir une liaison vocale, avoir quelqu’un au téléphone pour rassurer ou trouver une solution. Ils permettent aussi d’identifier exactement l’installation et l’adresse pour envoyer une équipe d’intervention. Ces dispositifs connectés sont aujourd’hui une obligation dans les ascenseurs collectifs.

Les techniciens de maintenance risquent d’être débordés

Actuellement, plus de 230 000 ascenseurs sont encore équipés en téléalarme avec un système 2G, sur quelque 650 000 appareils en France. Alain Meslier, président de la fédération des ascenseurs, a averti sur RMC qu’« à cette date (fin 2026), il ne se passera plus rien » lorsque quelqu’un bloqué dans un ascenseur appellera de l’aide via le bouton du système de téléalarme, puisque la connexion aura été coupée ». À un an de la date limite, il dit craindre un afflux de demandes intenables pour les quelque 17 000 à 20 000 techniciens de maintenance du secteur. Ceux-ci vont avoir « des charges de travail conséquentes en plus du travail habituel », a-t-il prédit.

Le délai pour la transition jugé trop court

Pour éviter des incidents ou l’arrêt des appareils, les copropriétés et bailleurs devront obligatoirement remplacer l’ensemble de ces systèmes de téléalarmes par des solutions 4G/5G. Cette intervention s’élève à quelques « centaines d’euros », souligne Alain Meslier.

Le professionnel juge le délai pour la transition trop court. Il rappelle que les bailleurs et les professionnels n’ont commencé à discuter de l’arrêt de la 2G et de la 3G avec les opérateurs qu’en 2023. Aussi, lorsque les entreprises du secteur ont appris la nouvelle en 2022, aucun fonctionnement alternatif vers la 4G n’existait encore. « Il fallait les fabriquer, ce qui prend environ trois ans, puis faire autant d’interventions qu’il y a d’équipements sur le terrain », relève Alain Meslier.

Les professionnels des ascenseurs demandent un report d’au moins deux ans de l’extinction des réseaux obsolètes

Selon le président de la fédération des ascenseurs, « même 4 ans c’est très court, c’était 7 ans dans tous les autres pays européens ». Son organisation a appelé à un report d’au moins deux ans pour permettre aux propriétaires de trouver des moyens et aux techniciens de finir tout le boulot. Mais elle a essuyé un refus des opérateurs et des pouvoirs publics.

Ces deux acteurs ont invoqué des raisons d’efficacité énergétique et de cybersécurité. L’Arcep, le régulateur des télécoms, partage leur avis. Interpellé par les bailleurs et les ascensoristes, le gouvernement a estimé pour sa part, en juin dernier, que cette décision relève exclusivement de la stratégie des opérateurs, en tant que propriétaires des réseaux 2G et 3G.

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