Alors que les taux d’intérêt ont largement baissé, la renégociation des prêts immobiliers ne semblent pas jouir de cette embellie. La faute aux banques qui ont mis en place des dispositifs quelque peu pervers pour empêcher les emprunteurs de faire de substantielles économies.
A titre d’exemple, comme le rappelle l’UFC-Que Choisir, « une personne ayant emprunté 210 000 euros à 3% sur 18 ans en 2014 peut économiser jusqu’à 15 600 euros en obtenant le rachat de son crédit au taux de 1,5% en 2017. »
Si sur le papier, le calcul paraît simple, les tribulations des établissements bancaires tendent à le complexifier, poursuit l’Association :
« Les nombreux pièges des banques pour limiter les renégociations (sont légion); aux premiers rangs desquels figurent les comportements dilatoires, la gestion calamiteuse des dossiers ainsi que l’inflation galopante des tarifs. Le consommateur est (fatalement) soumis à un parcours du combattant parsemé d’embûches à toutes les étapes, il est clair que les banques font de la résistance pour préserver leur rentabilité. »
Selon La Voix du Nord, l’organisme de défense des consommateurs a été saisie depuis 7 ans de « 2700 litiges en lien avec le crédit immobilier, dont près d’un tiers porte plus spécifiquement sur la question des renégociations. »
493 cas ont été particulièrement passés au crible par l’UFC. Une tendance se dégage : « Sur ces litiges, il ressort que 83% des difficultés rencontrées par les consommateurs se concentrent durant les trois étapes de la renégociation du crédit à savoir lors de la demande de renégociation (23%), puis de la gestion du dossier (39%) et enfin lorsque sont annoncés les tarifs de la renégociation (21%). »
Le maître-mot des banques est donc de gagner du temps; une lenteur qui se caractérise par un envoi très lent « du décompte de remboursement anticipé, document ‘Graal’ nécessaire pour le rachat d’un crédit. » Mais aussi par « une inflation galopante des frais annexes imposés aux clients par les banques, avec notamment une hausse de 18% entre 2012 et 2017 du coût des avenants. »
L’étude conclut en attestant que « l’indemnisation total de remboursement anticipé facturée par les banques, et les frais annexes, amputent de 35% les gains potentiels de pouvoir d’achat tirés de la renégociation. »
Merci pour toutes ces informations utiles !