Selon l’Union Financière de France ( UFF ), l’immobilier « reste un des meilleurs leviers pour se constituer un patrimoine ». Mais entre l’investissement locatif traditionnel, les résidences services ou les plateformes de type Airbnb, les options se multiplient. La prudence reste de mise.
« Ni la hausse de la CSG au 1er janvier ni la transformation de l’ISF en un impôt sur la fortune immobilière (IFI) ne doivent vous décourager. Investir dans la pierre à crédit reste rentable », assure Christian Fontaine, rédacteur en chef du Revenu et chroniquer sur BFM Business. Alors que les taux des crédits restent bas, les prix de l’immobilier devraient continuer à monter. Selon l’animateur de la rédaction du Revenu Placements, la progression des prix à long terme devrait être de 1 % par an hors inflation. Conclusion : « vous ne pouvez qu’être gagnant en achetant en 2018 un logement à crédit pour le louer ».
Il semblerait pourtant que les Français aient été mis au courant depuis un certain temps, en particulier ceux ayant des capacités d’investissement. Selon un sondage IFOP réalisé en novembre pour l’Union Financière de France (UFF), « l’embellie économique observée en 2017, associée sans doute à l’espoir qui a accompagné le changement de majorité, a entraîné un très net regain d’optimisme parmi les Français patrimoniaux (+ 23 points en un an) pour atteindre 70 % ». Ils sont 65 % à penser que c’est le bon moment pour investir dans l’immobilier locatif.
Pour l’ UFF, l’investissement locatif a de quoi séduire
Le Crédit Foncier avait pour sa part découvert cette tendance dès l’été dernier, lorsqu’il avait demandé aux Français quel secteur ils privilégieraient s’ils devaient investir une somme d’argent. Pour 70 % d’entre eux, l’immobilier restait la meilleure option. « Compte tenu du marché actuel et grâce aux nombreux dispositifs mis en place, principalement par la loi Pinel, l’investissement locatif est attractif », expliquait Régis Lhuillier, conseiller en patrimoine à l’UFF. « Il y a une forte demande, car les investisseurs ont pris conscience que l’immobilier est aujourd’hui un des meilleurs leviers pour se constituer un patrimoine », ajoutait l’expert.
Outre le cadre économique, financier et législatif favorable, les investisseurs sont séduits par la possibilité d’acheter un bien immobilier sans entamer leur capital. « Ce qui plaît dans ce type d’investissement, c’est que l’investisseur n’est pas seul à rembourser, car on peut compter sur le loyer du locataire. Par ailleurs, en fonction des dispositifs fiscaux sur lesquels l’acheteur se positionne, il peut parfois bénéficier d’une aide de l’État », ajoute l’ancien coureur cycliste entré à l’UFF en 2013.
L’engouement en faveur de l’immobilier est d’autant plus important que les possibilités ne cessent de se multiplier. L’investissement locatif dans les résidences services connaît ainsi un succès grandissant. Il s’agit de logements meublés proposant divers services (cours de sport, laverie, cafétéria, ménage, wi-fi…), afin d’améliorer la vie des locataires, qu’il s’agisse de seniors, étudiants, hommes ou femmes d’affaires ou encore vacanciers.
Le secret de leur succès réside dans le taux de rendement annoncé (4 % à 5 %) et dans les nombreux avantages fiscaux, l’investisseur ayant le choix entre trois régimes fiscaux : le dispositif Censi-Bouvard, le statut de LMNP ou la réduction fiscale afférente à la loi Pinel.
Airbnb : la réglementation se durcit
Une autre possibilité, et non des moindres, s’offre aux propriétaires d’un bien. Il s’agit de la location temporaire sur des plateformes telles qu’Airbnb. Le succès de la startup californienne ne se dément pas, même si la réglementation est de plus en plus stricte. Avant de mettre son bien en location, il faut penser à s’assurer que le règlement de copropriété vous permet de le faire. Il faut également vérifier que votre assurance habitation vous couvre en cas de location temporaire.
Ce n’est pas tout. Vous devrez déposer à la mairie de la commune où est situé le bien une déclaration de location, et certaines villes (notamment celles de plus de 200 000 habitants) vous demanderont de modifier l’usage de votre logement en local destiné à la location touristique.
D’autres formalités administratives sont à prévoir, sans oublier la réalisation d’un descriptif des lieux avant chaque location et l’établissement d’un contrat de location. Enfin et surtout, il ne faut pas oublier de déclarer le loyer brut et s’affilier au Régime social des indépendants (RSI) lorsque les recettes locatives dépassent 23 000 euros par an.
Sur certaines communes, notamment les plus touristiques, l’option Airbnb est tentante, mais la réglementation devrait continuer de se durcir. La prudence reste donc de mise.