Afin d’encourager les citoyens à limiter au maximum l’utilisation de leur voiture pour leurs déplacements en ville, Boulogne-Billancourt teste un nouveau concept : le péage positif. Une adaptation de ce qui se pratique déjà chez certains de nos voisins européens et qui pourrait faire des émules dans d’autres villes de France.
Encourager plutôt que sanctionner, inciter au lieu de réprimander, voilà le principe du péage positif. La ville de Boulogne-Billancourt (département des Hauts-de-Seine) dans l‘ouest parisien doit faire face comme bon nombre d’autres municipalités à des pics de pollution atmosphérique intenses causés principalement par les transports.
Boulogne-Billancourt est la deuxième ville la plus peuplée de la région Île-de-France, avec près de 120 000 habitants. Aussi, être en capacité de mettre en place un dispositif permettant de juguler la pollution de l’air est-il devenu une priorité pour la municipalité.
C’est dans cette optique qu’un système de péage positif va être testé durant une période de 2 mois à compter d’Avril. Le principe est d’encourager les propriétaires de voitures à laisser leur véhicule au garage durant les heures de pointe en leur rétribuant la somme de 2€ par trajet évité. Même si pour l’instant le dispositif sera à l’essai dans une zone précise de la ville, l’initiative semble particulièrement bénéfique et pourrait donc être étendue à l’intégralité des rues de la commune.
Le péage positif existe déjà aux Pays-Bas
Ce concept est en réalité l’adaptation de ce qui se pratique aux Pays-Bas depuis près de 10 ans. Rotterdam, Amsterdam et Utrecht s’y ont ainsi essayé depuis 2008. Le principe de ce plan appelé « lissage de pics » est donc d’encourager le citoyen au lieu de le sanctionner. Boulogne-Billancourt lance ce dispositif au moment où les travaux du Grand-Paris Express génèrent des embouteillages de plus en plus importants avec les répercutions que cela suppose en termes d’émission de particules fines dans l’atmosphère.
Pour que ce dispositif fonctionne, la municipalité s’appuie sur la technologie de la géolocalisation via la distribution de boîtiers aux automobilistes qui en feront la demande. Car l’expérimentation se base bel et bien sur une action volontaire de chacun, aucune contrainte donc ici. Si aux Pays-Bas des caméras LAPI (Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation) sont utilisées pour scanner les plaques minéralogiques et vérifier le nom du propriétaire du véhicule, la CNIL interdit toutefois cette pratique en France.
Aussi, le boîtier de géolocalisation restera bien au centre du dispositif dans la ville (afin de vérifier que le véhicule n’a pas effectué de déplacement aux heures de pointes) mais les caméras LAPI ne seront pas utilisées, seules les forces de l’ordre y étant autorisées. Un partenariat conclu entre la municipalité et des commerçants permettra toutefois aux volontaires de prouver qu’ils n’ont pas utilisé leur voiture.
Pour autant, les Boulonnais pourront dès le mois d’Avril être les premiers en France à participer à ce dispositif de péage positif. En espérant que cette bonne pratique se répandent dans d’autres villes de France connaissant les mêmes problèmes d’embouteillages et de pic de pollution atmosphérique.
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