La ville de Tremblay en IDF démontre avec la géothermie que l’efficacité énergétique et les ENR ne sont pas uniquement l’apanage des grands ensembles urbains. La ville compte assurer 80% de ses besoins en énergie.
Déjà pionnière sur la question en 1984, Tremblay relance la géothermie. Tremblay-en-France est une ville située en Seine-Saint-Denis et qui dénombre près de 35 000 habitants. Une ville de taille moyenne qui pourrait à première vue se contenter d’alimenter les ménages et les entreprises en chaleur et en chaude sanitaire avec de l’énergie provenant des ressources fossiles, gaz naturel et fioul en tête. Mais à première vue seulement puisqu’en réalité, la collectivité a fait le choix écologique et responsable d’utiliser la chaleur issue de la nappe phréatique. En 1984, la ville était même une des premières en Île-de-France à utiliser la géothermie. Mais l’ancien puits de forage a depuis plus de trente ans montré des signes de fatigue, le refroidissement de la nappe phréatique cumulé à la vétusté des infrastructures obligeant la mairie à revoir ses plans. Des travaux étaient donc nécessaires pour relancer la géothermie dans la ville, toujours en se basant sur la chaleur issue de nappe, mais en mettant sur pied des installations flambant neuf cette fois.
Tremblay a donc lancé une vague consultation en vue d’attribuer une délégation de service public (DSP) à un conglomérat d’entreprises. Baptisée Tremblay Géothermie, l’entreprise fondée pour l’occasion regroupe des experts du secteurs tels que Dalkia pour les travaux et l’entretien et Idex pour la partie gestion des abonnés au réseau de chaleur. Il aura fallu 15 millions d’euros d’investissements pour mener à bien les opérations, l’Ademe et le conseil départemental les ayant subventionné à hauteur de 20%.
80% des besoins en chaleur de Tremblay assurés par la géothermie
Le Dogger est le nom donné à cette immense nappe phréatique située à 1 800 mètres de profondeur et qui s’étend sur l’est de l’Île-de-France et dans laquelle la chaleur est puisée. Les quatre mois de travaux qui auront été nécessaires pour mettre sur pied un puits de forage performant touchent ainsi à leur fin. L’objectif affiché de Tremblay est de parvenir à couvrir 80% des besoins en chaleur ( eau chaude sanitaire, radiateurs) des ménages et des entreprises à partir de cette énergie renouvelable. Les 20% restants seulement proviendront du gaz naturel, et pourquoi pas même mieux, du biogaz.
En misant ainsi sur la géothermie, Tremblay évite le rejet de l’équivalent de 10 000 tonnes de Co2 par an en comparaison avec une solution de chaleur fonctionnant à 100% au gaz naturel.