Simplifier la vie au quotidien, augmenter son confort ou faire des économies d’énergie, les atouts de la « Smart Home » sont nombreux et profitent de la démocratisation progressive de la domotique pour séduire de plus en plus de consommateurs. Ce nouveau modèle d’habitat intelligent offre notamment la possibilité à ses occupants de piloter avec précision l’ensemble des équipements du logement et d’agir ainsi sur leur performance. Une révolution dans le secteur de l’habitat qui devra toutefois gagner en simplicité et se standardiser pour parvenir à entrer durablement dans nos foyers. Explications.
La Smart Home, un marché en pleine expansion
La notion de Smart Home renvoie à une habitation équipée d’objets connectés bien sûr, mais également d’outils et de capteurs numériques qui rendent son fonctionnement plus automatique, plus simple, plus confortable pour ses habitants. Dans cette maison, les ordinateurs, les téléphones, les tablettes et tous les écrans collectent, échangent des informations, pilotent les équipements à distance, gèrent les consommations d’énergie dans le but de réaliser des économies et de simplifier la vie des usagers.
Le développement de la domotique et de l’Internet des Objets (IoT) touche dans ce cadre tous les secteurs du quotidien, aussi bien en matière de sécurité, de confort, d’ambiance, d’économie d’énergie, ou d’automatisme (compteurs électriques, thermostats, alarmes, etc.), et permet aux occupants de piloter avec précision l’ensemble des équipements du logement et d’agir ainsi sur leur performance et leur consommation. « Avec la maison connectée, on peut créer son propre scénario à distance. Pour le chauffage par exemple. En réglant le système en économie d’énergie quand le propriétaire quitte les lieux, puis le remettre dans un plan de chauffe à partir d’une certaine heure. Lorsque ce dernier ou quelqu’un d’autre rentre », explique Alexandre Chaverot, président de Smart Home International, acteur spécialisé dans les équipements domotiques à destination des particuliers.
De plus en plus de fabricants (Legrand, Delta Dore, Schneider Electric et Somfy pour ne citer que les groupes français les plus connus) mais aussi certains opérateurs de télécommunication (Orange, SFR, Bouygues, Google, Apple ou Microsoft) et fournisseurs d’énergies (EDF, Engie) proposent désormais ce type de solutions intelligentes et misent sur un marché de la domotique qui devrait atteindre plus de 21 milliards d’euros à l’horizon 2020 (contre 4,41 milliards en 2014). Selon de spécialiste de l’habitat Homify, 30% des Français seraient déjà équipés en objets connectés dans leur maison et 56% envisageraient de s’équiper à court terme.
Des innovations pour une cible de plus en plus large
Les innovations dans ce secteur ne cessent d’ailleurs de se multiplier et dénotent de la pluralité de la domotique et de ses perspectives de développement illimitées. Contrôler son chauffage, son éclairage, ses volets roulants ou ses caméras de sécurité (et tout ça, à distance), les possibilités offertes sont immenses et devraient sans peine conquérir « monsieur et madame tout le monde » dans les années à venir.
Parmi les innovations remarquées récemment, on peut citer par exemple l’enceinte connectée et intelligente Google Home, commercialisée en France cette début août 2017 et dont la mission est de vous assister dans la vie de tous les jours. Ce petit terminal propose en effet de servir d’enceinte musicale, de gérer des tâches quotidiennes comme le temps de trajet, le minuteur, ou les prévisions météo, de piloter d’autres appareils connectés de la maison ou encore de répondre à vos questions de culture générale (en français s’il vous plaît !). Google Home rentre ainsi directement en concurrence avec l’Amazon Echo lancé en 2015 et l’enceinte connectée HomePod d’Apple qui devrait être présentée d’ici la fin de l’année.
Plus spécialisée, la société Fenotek propose de son côté, le nouvel interphone vidéo Hi), connecté en wifi ou 4G à tous les smartphones du foyer, et qui permet grâce à ses fonctionnalités de télésurveillance, de détection de mouvement, d’ouverture à distance et de lecture de QR Code, de commander votre porte d’entrée d’où que vous soyez. Il vous permet par exemple de vérifier le passage d’un livreur et de lui donner des instructions à distance, ou d’ouvrir la porte à des visiteurs via un QR Code quand vous êtes absent. Sélectionné par EDF parmi les finalistes des Prix Pulse 2017, Hi) offre surtout plus de confort et de facilité aux personnes à mobilité réduite, et met ici tous les atouts de la domotique au service des populations dépendantes.
Si les objets connectés s’adressent à tout le monde, les séniors sont en effet de plus en plus nombreux à s’intéresser aux solutions d’automatisation de leur foyer dans le but de faciliter leur quotidien et de permettre leur maintien à domicile le plus longtemps possible. Les produits et autres applications orientés e-santé offrent un suivi individualisé et une aide rapide à domicile en cas d’urgence tandis que d’autres applications d’assistance permettent aux personnes âgées d’économiser leurs efforts ou de rassurer les personnes seules. Egalement sélectionné par EDF, le système connecté Howz mesure la consommation d’électricité et les mouvements, et permet aux aînés et à leur famille de rester informés de l’activité dans le domicile. Il s’assure entre autres que la température y est idéale, que la porte est bien fermée et sonne l’alerte en cas de problème ou de changement majeur.
Coût encore élevé et manque d’interopérabilité des systèmes
De plus en plus efficaces et de mieux en mieux ciblés, les objets connectés qui commencent à peupler nos maisons sont donc voués à un développement prometteur même si certaines limites continuent de freiner leur déploiement. Leur coût tout d’abord apparaît encore quelque peu élevé au regard des nombreux équipements concernés. Equiper une maison d’une surface moyenne de 80m2 nécessitera ainsi d’investir dans une « box » centrale de pilotage dont le coût varie entre 200 et 600 euros et auxquels s’ajouteront 200 euros pour la gestion des volets, 200 euros pour celle du chauffage, environ 400 euros pour le pilotage de l’éclairage et 450 euros pour les modules dédiés à la sécurité, soit un total de 2000 euros minimum.
Outre ce coût non négligeable, les principaux dispositifs applicables à la smart home souffrent surtout de certaines limites techniques liées à la multitude des opérateurs et au manque de synchronisation des technologies proposées. « Nous sommes face à un marché où les systèmes ne parlent pas le même langage. Le consommateur doit donc être vigilant quant au matériel acheté. Qu’il soit compatible avec le système qu’il possède déjà », souligne Alexandre Chaverot. En effet, si certaines firmes comme Samsung ou Archos, ont d’ores et déjà annoncé leur intention d’ouvrir leur système vers d’autres marques partenaires, peu de solutions concrètes vont aujourd’hui dans le sens d’une compatibilité et d’une interopérabilité des services. L’interopérabilité se définit ici comme la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre.
La solution la plus efficace à long terme dans ce cadre serait de rassembler tous les acteurs du secteur de l’internet des objets sous une même interface offrant ainsi un vrai confort d’utilisation pour le consommateur et cela quel que soit les produits achetés. Plusieurs consortiums se sont créés dans ce but comme la ZigBee Alliance ou AllSeen Alliance, mais les avancées concrètes réalisées en matière d’interopérabilité tardent à venir tant le nombre de produits est aujourd’hui conséquent.