Jugeant l’agriculture biologique trop éprouvante pour l’homme, plusieurs maraîchers bretons ont décidé d’opter pour la robotique et ne regrette pas leur choix. Ouest France est allé à la rencontre de l’un de ces chasseurs de mauvaises herbes 2.0.
« Le système bio actuel n’est pas durable socialement. Le travail est tellement pénible que les maraîchers n’arrivent pas à fidéliser une main-d’oeuvre saisonnière, et à 40 ans ils sont cassés physiquement. »
Le constat de Maët Le Lan, responsable de la station expérimentale d’Auray (Morbihan), est sans détour. Pour perdurer dans une filière bio si exigeante, les maraîchers doivent se tourner durablement vers l’innovation agricole. Et cela, résultats à l’appui puisqu’elle supervise plusieurs équipes utilisant le robot français Oz (Naio Technologies) sur l’ensemble du site :
« Par exemple, pour la culture de l’oignon avec paillage plastique, il a fallu trois désherbages manuels en bio classique contre un seul en présence du robot. Ce dernier assurant un binage tous les dix jours. Il y a deux ans, je conseillais aux maraîchers d’attendre avant d’investir dans le robot Oz. Maintenant, je peux dire qu’il est au point », assure l’intéressée.
Mais ce n’est pas tout, l’invention présente d’autres cordes à son arc comme le portage de charge, la réduction du tassement des sols ou encore une alternative à l’utilisation massive des pesticides. Selon l’un des spécialistes hexagonaux du secteur, Vitibot, cette diminution atteindrait déjà 40 % ce qui est loin d’être négligeable. Quant au coût du travail, il serait de facto divisé par deux.
L’un de ses concurrents, le Suisse Ecorobotix, va même plus loin et promet à terme une division par vingt de la dose d’herbicide et un coût du désherbage réduit de 30 %. Son fondateur, Claude Juriens, a en effet planché sur un robot qui réalise du désherbage chimique de précision grâce à des bras animés. Le secteur a donc de beaux jours devant lui, cela de soi.
vraiment, les robots sont les bienvenus pour la prévention des risques physiques professionnels du maraîchage, qui sont nombreux : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=438