« Brûle ton CV, j’ai un job pour toi », tel est le slogan revendiqué par Uprigs. Si la jeune pousse nantaise s’attaque au marché embouteillé de l’emploi « sans diplômes », elle ne manque pourtant pas d’arguments grâce à sa technologie singulière.
Concrètement, Uprigs ne demande aux candidats ni CV, ni renseignements personnels. Ces derniers doivent simplement répondre à un questionnaire permettant à un algorithme de définir une série de compatibilités entre leur profil et les annonces d’emploi. C’est aussi simple que cela. Le concept utilisé vise d’ailleurs avant tout à limiter les discriminations propres à la jungle du recrutement.
« Il fallait remettre en question les outils de recherche d’emploi, plutôt que de se dire que les gens ne veulent pas bosser », explique auprès de 20 minutes Pascal Fourtoy, le fondateur de la start-up. « Les agences d’intérim se basent trop souvent sur les expériences plutôt que sur les envies. Pôle Emploi est trop généraliste… Ça tourne en rond. Il y a 3 millions de chômeurs, alors que de plus en plus d’entreprises disent qu’elles n’arrivent pas à recruter, ou se plaignent d’un turn-over trop important. »
Une méthode plus humaine
L’intéressé a donc totalement revu la méthode en y insérant une dimension beaucoup plus humaine : « Quand il se connecte, le candidat doit répondre à des questions (révélatrices) : « Acceptes-tu de travailler le dimanche ? » « Peux-tu porter des charges lourdes ? » « Aimes-tu travailler seul ou en équipe ? » « En extérieur ou en plein air » ? Ensuite, c’est l’algorithme qui fait le boulot, en fonction des offres en CDD ou CDI déposées. Si le taux de compatibilité est supérieur à 60 %, il y a une mise en relation immédiate », souligne l’entrepreneur. Avant d’ajouter que 48 heures suffisent pour mettre en évidence 10 à 20 candidatures.
Aujourd’hui, force est de constater que le concept porte ses fruits puisque Uprigs, fondée en mai 2016, séduit déjà plus de 30 000 postulants et 800 entreprises. Avec en ligne de mire des secteurs tels que le nettoyage, la manutention, la restauration ou encore la logistique, largement pourvus en propositions. « Sur ces créneaux, ce sont des personnes âgées entre 18 et 35 ans qui ont été majoritairement recrutées », conclut P. Fourtoy. « 23 000 heures ont dès lors été gagnées entre les recherches d’offres parfois laborieuses, ou les entretiens d’embauche qui ne débouchent sur rien. »