Si le projet de liaison ferroviaire reliant Paris à l’aéroport CDG (depuis la gare de l’Est) a trouvé son épilogue en mars 2017 après plusieurs années de tractations – et cela pour un coût de 1,6 milliard d’euros et une mise en service impérative prévue au 1er janvier 2024 – Anne Hidalgo ne l’entend pas de cette oreille et demande désormais la suspension du chantier qui débutera l’année prochaine. Explications.
Selon BFM, qui relaie l’information, le CDG Express entrera en effet directement en concurrence avec le RER B, bien moins cher mais long et souvent bondé, qui conduit à la gare du Nord puis traverse toute la capitale. Et à partir de 2030, si tout va bien, avec la ligne 17 du futur métro du Grand Paris. Un « conflit d’intérêt » que la maire de la ville lumière voit en conséquence d’un très mauvais oeil :
« L’amélioration de la liaison de Paris à ses aéroports est un enjeu pour l’attractivité de la métropole. (Pour autant), elle ne peut se faire au détriment des lignes utilisées quotidiennement par les habitants de la région parisienne », fustige ainsi Anne Hidalgo qui s’est associée avec Île-de-France Mobilités (ex-STIF) pour demander la suspension des travaux du futur train rapide.
Et pour cause, ces derniers assurent que « pendant la phase travaux, prévue de 2019 à 2024, le CDG Express va impacter l’infrastructure empruntée par les lignes RER B, RER D et le Transilien K ainsi que les lignes P et E lors de l’adaptation de la gare de l’Est ».
L’alliance Keolis-RATP Dev exploitera le réseau
Pour information, l’Etat a concédé la gestion de l’infrastructure du CDG Express (GI) à trois partenaires que sont le Groupe Aéroport de Paris (ADP), SNCF Réseau et la Caisse des Dépôts. Ils apporteront au GI entre 450 et 500 millions de fonds propres et jouiront chacun d’un tiers du capital.
Quant au financement, il sera assuré par des péages auxquels devra se soustraire l’exploitant du réseau, le groupement Keolis-RATP Dev. Et par une taxe prélevée sur l’ensemble des billets d’avion au départ ou à l’arrivée de l’aéroport (hors correspondance). Celle-ci, lancée à partir de 2024, ne pourra pas excéder 1,4 euro.
En outre, le projet de CDG Express permettra de désengorger les axes routiers utilisés habituellement par les usagers pour rejoindre Roissy. Un trafic qui aurait à terme nui à l’attractivité et la croissance de l’aéroport
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