Lancée en 2016, Student Pop mise sur un rapport gagnant-gagnant entre les étudiants, qui souhaitent travailler durant leurs études, et les entreprises cherchant de la main d’oeuvre pour une courte durée. Comment ? En créant une plateforme intuitive de mise en relation permettant aux postulants d’être rapidement opérationnels et de ne pas partir dans l’inconnu. Le tout avec un fort impact social puisque la start-up propose une rémunération au-dessus des standards du marché.
Ouriel Darmon, cofondateur de la jeune pousse, revient pour Cityramag sur les tenants et aboutissants de cette aventure rafraîchissante.
Cityramag : Pouvez-vous revenir s’il vous plait sur la genèse du projet Student Pop.
Ouriel Darmon : Auparavant, mes collaborateurs et moi avons déjà créé une start-up spécialisée dans le voyage. Dans le cadre de notre politique de développement, nous sommes régulièrement passés par des agences de recrutement classiques pour obtenir de la main d’oeuvre lors de nos différents events (hôtesses, street marketing, etc).
Néanmoins, ce processus engendrait un problème de taille, à savoir les prix prohibitifs pratiqués par ces prestataires. Ces derniers, criblés par les charges et plombés par un fonctionnement peu épuré à mon goût (pas de digitalisation, manque d’agilité, de transparence et d’accompagnement), mettaient en conséquence une grosse pression sur les étudiants qui bossaient pour nous. Et cela, dans un but de rentabilité. Ce qui engendrait de facto un cercle peu vertueux.
Il était donc intéressant de se plonger dans ce dossier et de bouleverser les codes du recrutement étudiant en liant digitalisation positive et engagement humain. Un marché, qui rappelons-le, pèse près de 3 milliards d’euros par an en France.
« Un modèle digitalisé et socialement engagé »
Cityramag : Quelle est la valeur ajoutée de votre plateforme ?
O.D : Concrètement, Student Pop propose un service intégré, garantissant la bonne compréhension et communication entre étudiants et entreprises tout en délestant chacun des tâches les plus fastidieuses (devis automatiques, staffing des profils sélectionnés et des remplaçants, formation, briefing, facturation des entreprises, rémunération des étudiants, assurance, suivi qualité).
De plus, notre modèle permet de rémunérer avantageusement les étudiants (+30% du SMIC). Tout en maintenant un tarif compétitif pour l’entreprise. Cette configuration est d’autant plus intéressante que nos poulains ont la possibilité de travailler là où ils résident. Mais aussi dans la ville de leurs parents, ou durant leur vacances. Et bientôt en Erasmus.
Cityramag : Vous mettez beaucoup l’accent sur l’humain. Pouvez-vous nous en dire plus.
O.D : Il est vraiment primordial qu’un étudiant puisse trouver un emploi durant son cursus sans avoir au préalable à éplucher pendant des heures les petites annonces et ne pas avoir de réponse. Le tout en étant très souvent mal briefés, pas assez soutenus dans leurs tâches, voire exploités. Le monde du travail doit se montrer flexible pour qu’ils puissent mener des études solides et percevoir dans le même temps une rémunération convenable pour joindre les deux bouts.
Notre leitmotiv est donc de ne forcer la main à personne. Chaque étudiant passant par notre plateforme effectue seulement les missions qu’il est mesure de pouvoir réaliser au regard de son emploi du temps. Fondamentalement, il est très important pour un jeune adulte de réussir ses premières expériences professionnelles afin de prendre confiance pour la suite de sa carrière. Débuter avec un boulet au pied n’est vraiment pas idéal, vous en conviendrez.
« Consolider notre présence sur le marché français »
Cityramag : Qu’en est-il de votre modèle économique ?
O.D : Les étudiants qui travaillent pour Student Pop doivent prendre le statut d’auto-entrepreneur. Ce dernier présente en effet un fonctionnement simple et pratique compatible avec nos postulants. De notre côté, nous percevons une commission oscillant entre 15 et 35% sur chaque prestation, sachant que nos tarifs sont de 19 euros de l’heure. Loin des prix pratiqués par nombre d’agences qui facturent plutôt entre 35 et 45 euros…
Cityramag : Quelles sont vos perspectives de développement ?
O.D : Nous sommes déjà massivement présents en France (plus de 35 villes). De ce fait, nous sommes capables d’organiser des opérations nationales et en simultané. Le but à court terme est de consolider notre place de référence dans l’Hexagone sur les métiers de l’événementiel, le street marketing, les animations commerciales, la vente en magasin, le service après-vente. Ou encore la préparation de commandes, les enquêtes et le merchandising. Dans un second temps, nous nous attaquerons au marché européen avec en ligne de mire d’ici 18 mois la Belgique et les Pays-Bas.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo
Crédit photo : Student Pop