En 2017, la maison-mère de Google, Alphabet, avait reçu le feu vert de la municipalité de Toronto pour modeler un quartier du futur durable au sein de la métropole canadienne. Néanmoins, ce projet de centre mondial de l’innovation urbaine n’aboutira jamais, relaie Science et Avenir.
« Il était devenu trop difficile de rendre ce projet de 5 hectares viable financièrement sans sacrifier des éléments essentiels du plan. Après de longues délibérations, nous avons conclu qu’il n’était plus logique de continuer », a confirmé jeudi 7 mai Daniel Doctoroff, le PDG de Sidewalk Labs, société filiale d’Alphabet.
Concrètement, de nombreuses critiques ont, depuis 3 ans, largement agrémenté le quotidien de Google dans ce dossier. Et pour cause, le quartier portuaire désaffecté de Quayside – où le géant de Mountain View souhaitait bâtir une zone truffée de capteurs et d’algorithmes – prônait en fin de compte davantage la surveillance de masse que l’essence même des enjeux découlant du concept de smart city.
Un dispositif éloquent
Ainsi, Sidewalk Labs proposait « la mise en œuvre d’une organisation dynamique de la rue et des mobilités avec, entre autres, un système de gestion en temps réel du trafic. Ce dernier (devait) analyser tous les déplacements et coordonner en continu la signalétique, les feux, l’utilisation des voies, les passages piétons, etc.
Le système, quant à lui, (devait être nourri) par toutes sortes de données provenant de caméras qui scrutent les rues, jusqu’aux capteurs qui détectent la position, le nombre et la vitesse des cyclistes en passant par la localisation des véhicules équipés de GPS, etc. À terme, des flottes de voitures autonomes en libre-service – elles-mêmes pourvoyeuses d’une grande masse de données captées dans leur environnement direct – étaient appelées (à prendre place dans le projet) », poursuit le média.
Un volet à deux vitesses
Mais ce n’est pas tout, Google prévoyait également de se développer à moyen terme dans le quartier voisin de Villiers Ouest. Sachant que les 1500 pages du document transmis par Sidewalk Labs englobaient parallèlement deux notions nouvelles sur les données. A savoir l’urban data et le data trust.
- La première a pour but d’englober toutes les données recueillies dans le milieu urbain et gomme la distinction entre données protégées, comme les données personnelles, et non protégées, comme celles sur la qualité de l’air, le bruit, etc.
- La seconde s’affirme quant à elle comme une instance nouvelle dotée d’un pouvoir sur l’usage des données. Or, il existe déjà des lois nationales qui régissent leur collecte et leur utilisation.
Des faits qui ont fini par refroidir l’enthousiasme des autorités locales…