Alors que la Ville de Paris avait annoncé en grandes pompes un plan anti-rats en 2017, les résultats se font toujours attendre, à tel point que les habitants s’inquiètent de plus en plus de cette situation complexe d’un point de vue sanitaire.
Face à ce fléau, la municipalité parisienne avait en effet dévoilé en 2017 un plan d’action doté d’un budget de 1,5 million d’euros. Un ensemble de mesures détaillées ci-dessous :
Si l’éradication complète de ces rongeurs s’avérait impossible, l’objectif de la Ville tendait à réduire significativement leur présence en :
-
empêchant les rats de sortir des égouts.
-
éliminant progressivement les rats dans les parties en sous-sol des immeubles et dans les zones faisant l’objet de travaux,
-
ciblant drastiquement la population de rats indépendants des égouts, vivants en surface.
-
en clôturant les zones les plus touchées des parcs et jardins de la ville et en expérimentant l’installation de nouveaux pièges sans risque pour l’environnement.
Concrètement, ce plan se traduisait de cinq manières. A savoir :
-
multiplier les opérations de dératisation dans les espaces verts, les sous-sols des immeubles et les zones de travaux, développer la surveillance des sites tout en mettant en place des solutions respectueuses de l’environnement.
-
empêcher les rats de sortir des égouts, par exemple par la pose de grillages sur les plaques et grilles d’égouts.
-
limiter l’accessibilité des déchets alimentaires aux rats, par exemple en augmentant le nombre de poubelles dans les espaces verts et les zones piétonnes, et en remplaçant progressivement les sacs par des conteneurs fermés.
-
accroître les tournées de ramassage des poubelles dans les lieux les plus fréquentés et accueillant le plus de pique-niques, et renforcer le nettoyage de l’espace public.
-
sanctionner les personnes qui jettent de la nourriture dans les rues et les espaces verts, qu’il s’agisse de déchets, de graines ou de pain destinés aux oiseaux, et que les rats apprécient tout particulièrement.
Des poubelles intelligentes en renfort
En plus de ces dispositifs, les décideurs locaux programmaient d’échanger progressivement 10% de ses 30 000 poubelles de rue par des modèles inaccessibles aux rats. Expérimentée depuis l’automne 2018 devant Notre-Dame, ces poubelles sont également équipées d’un cendrier afin d’encourager les fumeurs à y jeter leurs mégots. L’installation de plusieurs centaines de poubelles dites « intelligentes », qui compactent les déchets et permettent de stocker 4 à 6 fois plus de déchets que les poubelles classiques, complétait ce plan.
Où en est-on actuellement ?
Malgré ces efforts, des résultats concrets peinent à se dégager, relaie CNEWS qui a interrogé Pierre Liscia, ancien élu parisien désormais élu régional. L’intéressé n’a pas manqué de dresser un constat implacable sur ce dossier explosif :
« Paris est tout bonnement infestée par les rats. Aujourd’hui, le grand drame, c’est que leur présence ne pose pas trop de problème dans les égouts pourvu qu’ils n’y soient pas trop nombreux. Mais depuis plusieurs années, ces derniers arrivent en surface et de façon massive. Cette situation devient problématique parce que les rats sont dangereux et propagateurs de maladies. C’est un indicateur effrayant du niveau de crasse et d’insalubrité. Quand il y a autant de rats en surface dans une ville comme Paris, c’est qu’on a atteint un niveau de saleté et de crasse sans précédent. La seule solution contre leur prolifération, ce n’est pas de dératiser mais de nettoyer nos rues. »
A suivre donc…
- Focus sur une vidéo saisissante à la sortie du métro parisien :