La Région Hauts-de-France lance une expérimentation autour de l’intelligence artificielle (IA) auprès de ses collectivités. Cette initiative vise à soutenir les bénéficiaires par un cycle d’ateliers animés par des experts et par un financement.
Les Hauts-de-France ont récemment lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour soutenir les expérimentations autour de l’intelligence artificielle (IA) sur leur territoire. Ce projet est destiné aux collectivités territoriales, mais également aux groupements et associations d’intérêt public, ainsi qu’aux établissements privés gérant une politique publique.
Une collectivité sur deux a déjà mis en place un système d’IA
En 2024, la Région recense près de 4 000 communes sur son ère géographique, et plus de 90 intercommunalités. Seules un tiers de ces communes ont engagé un projet de smart city. Avec cette expérimentation, les Hauts-de-France espèrent généraliser le recours à l’IA. Selon le baromètre Data Publica, dévoilé le 12 novembre 2024, une collectivité sur deux a déjà mis en place un système d’intelligence artificielle (36%), ou prévoit de le faire dans les douze prochains mois (15%).
Les collectivités, championnes de la bureaucratie
Vulgarisée en 2022, avec le lancement de ChatGPT par OpenAI, l’intelligence artificielle générative a pénétré tous les secteurs d’activités en deux ans. De la médecine à l’industrie, en passant par l’automobile et l’enseignement, cette technologie a apporté de gros changements. Elle intègre maintenant, peu à peu, des acteurs publics comme les collectivités, championnes de la bureaucratie. Pour ces entités territoriales, l’IA permet de simplifier de nombreuses taches et de gagner en efficacité.
L’intelligence artificielle facilite les taches et optimise les ressources
Par exemple, l’intelligence artificielle aide à la rédaction des délibérations, des mails, des discours et des comptes-rendus de réunion. Elle participe aussi à la création de chabot usager, à l’élaboration de marchés publics ou à la gestion des ressources humaines, de l’eau et de l’énergie. En outre, elle peut intervenir au niveau des projets d’urbanisme, de mobilité, dans la sécurité et la relation avec les citoyens. Mais cette innovation évolue vite et soulève des enjeux technologiques, éthiques, environnementaux ou sécuritaires.
Les élus ont besoin d’accompagnement pour comprendre et maîtriser les usages de l’IA
La région des Hauts-de-France estiment donc que les maires ont besoin d’accompagnement pour comprendre et maîtriser les usages de l’IA. Alexandre Tribolet, responsable « Fonds européens » à la Région, en charge de l’AMI, relève qu’« il manquait des dispositifs pour les POC (Proof Of Concept), pour permettre aux élus de déterminer si leur idée est validée ou si elle se révèle être un échec ».
L’AMI consistera à soutenir les territoires de deux manières. D’une part via un cycle d’ateliers animés par des experts, qui aborderont les choix technologiques à faire suivant les besoins, les questions de cybersécurité ou encore de souveraineté. Alexandre Tribolet assure qu’il s’agira de favoriser les rencontres et montrer le champ des possibles. « L’IA ne se limite pas à décliner ChatGPT dans différents usages », précise-t-il.
Cinq millions d’euros pour financer les projets autour de l’IA
D’autre part, l’AMI pourvoira un financement. En partie issu du programme Feder 2021-2027 de la Région, ce fonds s’élève à cinq millions d’euros, d’après Alexandre Desrousseaux, directeur de la mission Transition Numérique à la Région. La subvention européenne représentera 60% du montant. Elle permettra de financer les besoins RH, les investissements dans les équipements numériques et les dépenses de fonctionnement. Tous les projets soumis à l’AMI devront avoir un coût compris entre 70 000 et 250 000 euros.