Cegid : le plan de regroupement des salariés largement rejeté

Cegid : le plan de regroupement des salariés largement rejeté

Cegid, une entreprise lyonnaise spécialisée dans les logiciels de gestion, propose à ses salariés un plan de regroupement de personnel qui implique le déplacement de certains d’entre eux vers Paris notamment, alors qu’ils sont en poste à Nantes ou à Rennes. Prévu démarrer en 2026, ce programme génère des tensions et des inquiétudes parmi les employés, certains envisageant même de quitter l’entreprise dans le cas échéant.

Cegid, un éditeur de progiciels lyonnais, a récemment annoncé un plan de regroupement de son personnel en France. Il souhaite les rassembler dans ses principaux sites de Lyon, Boulogne-Billancourt (près de Paris) et de Roubaix. Les sites concernés par ce programme de transfert sont principalement ceux de Nantes (Pays de la Loire), Rennes (Bretagne) et d’Aurillac et Cournon (Auvergne). Ne sont pas visés, ceux d’Aix-en-Provence (Paca) et de Rambouillet (Ile-de-France).

« Ce n’est pas une punition », jure Cegid

Un porte-parole de Cegid a expliqué à France 3 régions que la direction de l’entreprise souhaite « faire mieux travailler les gens ensemble », autrement dit améliorer la collaboration. Le plan vise en particulier certains postes, notamment ceux de la recherche et du développement ainsi que les services technique et d’assistance. Le porte-parole du groupe assure que Cegid reconnaît « l’expertise des salariés », sait « qu’ils travaillent bien, qu’ils sont très impliqués et qu’ils ont du cœur à l’ouvrage », mais que ce plan s’impose pour plus d’efficacité. Donc que « ce n’est pas une punition ».

Le plan de regroupement fait l’objet d’une consultation à Rennes

Mais ce regroupement ne plaît pas aux salariés. Notamment ceux de Nantes, où 25 postes sont concernés sur les 150 que compte le site. Ces employés doivent rejoindre le site de Boulogne-Billancourt, près de Paris, où certaines travaillaient déjà il y a une poignée d’années. Le site rennais grogne également. Là-bas, cependant, le plan de mobilité interne fait l’objet d’une consultation jusqu’à mi-septembre. Pour tout le monde, sa mise en œuvre n’interviendra pas avant 2026 afin de privilégier un temps d’échange entre la direction et les salariés concernés.

Cegid assure que ce n’est pas une manière de licencier

Quoi qu’il en soit, personne ne veut bouger. Certains sont prêts à quitter l’entreprise si le plan de regroupement persiste. D’autres soupçonnent Cegid de chercher à passer par ce programme pour licencier en masse. L’éditeur lyonnais assure que ce n’est pas son intention. Bien au contraire , il recrute chaque année 450 personnes. Le groupe prévoit quelque chose pour les salariés qui ne voudront pas ou qui ne pourront pas bouger. Il évoque des partenaires qui peuvent être intéressés par leur expertise, ainsi qu’un accompagnement vers une rupture pour trouver un autre travail.

« Ça ne bougera pas »

À Nantes, la direction affirme en outre que les salariés qui le souhaitent pourraient rester vivre dans la ville, mais dans la limite de l’accord sur le télétravail en vigueur. C’est-à-dire 2 jours de travail à distance et 3 jours au bureau. Malheureusement cette proposition ne convainc pas, non plus. « Ça ne bougera pas. Le télétravail a ses limites pour les équipes de recherche et développement fragmentées sur différents sites. On a besoin de réfléchir ensemble », répond Eric Biaulet, représentant du personnel (élu CFDT).

Cegid fondé par Jean-Michel Aulas, ancien dirigeant de l’OL

Eric Biaulet constate que « les salariés sont dans l’anxiété et la crainte de se retrouver tous au même moment sur un marché de l’emploi plus difficile que les années passées. ». Cegid dit comprendre cette inquiétude. Le groupe reconnaît qu’effectivement « cela donne du stress aux familles et c’est vu comme un choc sur toutes les équipes qui n’ont pas absolument pas déméritées ». Néanmoins, il ne prévoit pas pour autant changer ses plans…

Pour rappel, Cegid, acronyme de « Compagnie européenne de gestion par l’informatique décentralisée », est une société spécialisée dans l’édition de logiciels de gestion pour les professionnels des métiers de l’expertise-comptable, de la finance et de la fiscalité, de la paie et des ressources humaines, et du commerce de détail. Elle a été créée en 1983 par Jean-Michel Aulas, homme d’affaires et dirigeant sportif (ex président de l’Olympique de Lyon).

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