La ville d’Amiens vient de créer la première société mixte d’énergies de France afin de moderniser son réseau de chaleur. Et de l’orienter vers plus d’énergies renouvelables.
La métropole d’Amiens veut changer radicalement de braquet quant à la nature de des énergies que la ville consomme. Si pour l’instant les énergies fossiles – gaz naturel en tête – représentent bien plus de la moitié du bouquet énergétique, les choses sont appelées à changer.
Les énergies renouvelables vont prendre une place croissante et pour y parvenir, Amiens a fait le choix de s’associer avec Engie Cofely. C’est le sens de la création de la toute première société mixte d’énergie de France : mutualiser les ressources et les compétences entre un spécialiste de l’énergie et une ville en demande.
Une Semop a ainsi été lancée : société d’économie mixte à opération unique. Dans ce genre de cas de figure, il est plus courant de voir des partenariats publics privés, les fameux PPP. Mais pourquoi Amiens a fait le choix d’opter pour une Semop ? Car dans cette situation, une co-entreprise à proprement parler est fondée dans laquelle deux actionnaires cohabitent : un acteur public et un acteur privé. Ensembles, ils œuvrent vers le même projet : en l’occurrence ici la mise en place d’un nouveau bouquet énergétique faisant la part belle aux énergies renouvelables. Aussi, une Semop est constituée pour une durée déterminée et exclusivement dans le but de réaliser une opération d’intérêt général.
Vers de nouvelles sources d’énergies pour Amiens
Grâce à la constitution de cette Semop et au rapprochement avec un des plus grands acteurs du monde énergétique, Amiens se donne toutes les chances de transformer son visage énergétique. En s’associant de la sorte, la ville de Picardie entend moderniser et développer son réseau de chaleur en faisant baisser la part du gaz naturel à seulement 40%. Les 60% restants proviendront d’énergies d’origine renouvelable : biogaz, biomasse, géothermie sur nappes, récupération de la chaleur issue de l’usine de méthanisation et de celle de la station d’épuration. Cinq nouvelles sources de chaleur d’origine renouvelable ou de « récupération » qui viendront à terme contrebalancer l’usage des énergies fossiles.
Amiens inscrit son action dans un mouvement plus global qui consiste à délaisser progressivement les énergies fossiles polluantes et responsables du réchauffement climatique par de nouvelles énergies d’origine renouvelable. Une politique résolument moderne et volontariste qui fait parfaitement écho aux nouvelles exigences environnementales.
Mais Amiens vient certainement d’ouvrir la voie et d’autres villes de France pourrait lui emboîter le pas. La constitution de la première Semop de France sur le créneau des énergies offre un exemple parfait de la manière dont le public et le privé peuvent travailler ensemble pour l’intérêt général.