Alors que l’idée d’instaurer une TVA 0% sur les produits bio trouve un écho certain au sein de la grande distribution, le gouvernement français, généralement frileux dans ce dossier, semble désormais près à faire des concessions.
Dans les faits, cette polémique trouve sa source dans une interview accordée au Parisien par Michel-Edouard Leclerc au mois de mars dernier. Le PDG du groupe, E. Leclerc, avait alors proposé à Bercy « de supprimer la TVA sur les produits de qualité comme le bio, pour les rendre plus accessibles et permettre à la population la plus modeste d’y avoir, elle aussi, accès. »
Le pavé dans la marre lancé, plusieurs personnalités gouvernementales ne tardèrent pas à réagir. Ce fut ainsi le cas du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, particulièrement opposé à la mesure :
« C’est une hérésie fiscale et une hérésie sociale. (Sincèrement), qui peut croire qu’une TVA à 0 % (profitera) au producteur ? Personne. (Concrètement tout le bénéfice de la mesure) reviendra chez le distributeur. Ça n’enrichira pas du tout les agriculteurs, mais ça pourra enrichir le distributeur. Donc, ce n’est pas ça le sujet. »
… Mais aussi du ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, qui profita d’une invitation sur la plateau de Cnews pour ouvrir la boîte de Pandore :
« Je ne sais pas si c’est M. Leclerc qui est le mieux placé pour parler des prix dans les magasins, parce que lui a tendance surtout à écraser les producteurs. Mais ce que je souhaite, en effet, est que tout ce qui est bon pour l’écologie, le climat et l’environnement soit aidé – parfois pour démarrer des filières [qui] ont besoin d’aides publiques – et surtout moins taxé. Et donc que l’on puisse moduler la fiscalité. »
A suivre donc…
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