Crédits immobiliers : les taux d’intérêt reprennent leur cycle baissier
Après une légère hausse en avril, les taux d’intérêt des crédits immobiliers repartent à la baisse en mai. Ils affichent en moyenne 3% sur 15 ans, 3,15% sur 20 ans et 3,30% sur 25 ans, avec la possibilité pour certains profils d’obtenir encore mieux. Ce retour de la dynamique baissière s’expliquerait en partie par les incertitudes économiques liées à la guerre commerciale lancée par Donald Trump le 2 avril.
En avril, après plus d’un an de baisses continues, la plupart des banques avaient décidé d’augmenter très légèrement le taux de leurs crédits immobiliers. Le taux moyen des emprunts s’établissait à 3 % sur 15 ans, à 3,20 % sur 20 ans et à 3,40 % sur 25 ans. Cette légère hausse était la première depuis début 2024.
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers repartent à la baisse en mai, après la légère hausse d’avril
Après ce petit sursaut en avril, les taux des crédits immobiliers repartent à la baisse en mai. En moyenne, on a un taux de 3% pour un emprunt sur 15 ans, 3,15% sur 20 ans et 3,30% pour 25 ans. Comme souligné, il ne s’agit là que de moyenne car en réalité la plupart des emprunteurs décrochent des taux encore plus attractifs. Ainsi, chez le courtier Pretto, la moyenne sur 20 ans passe sous les 3%, à 2,99%. Et chez Vousfinancer, certains emprunteurs peuvent obtenir jusqu’à 2,60% sur 20 ans pour un couple gagnant 80 000 euros annuellement.
Les jeunes couples, en CDI et écolo, le profil type
Ainsi, tout est question de profils. Le profil idéal correspond globalement aux jeunes couples, en CDI et écolo. Ces derniers peuvent cumuler plusieurs lignes de crédits améliorés, qui vont faire baisser leurs taux. Ils pourraient même emprunter autour des 1% de crédit. On a d’ailleurs le prêt à taux zéro pour les primo accédants, les prêts bonifiés pour les moins de 35 ans, les prêts bonifiés pour l’achat d’un logement performant (DPE A, B ou C), le prêt Action Logement (30 000 euros à 1%) et un différé de remboursement de 3 mois, le temps de s’installer.
Merci à Donald Trump ?
La nouvelle baisse des taux de crédits immobiliers confirme la tendance à une stabilisation progressive et annonce un printemps de l’immobilier. Elle peut s’expliquer en partie par les menaces sur la croissance économique que représentent les droits de douane de Donald Trump. Le 2 avril dernier, le président américain a imposé une série de tarifs douaniers à une soixantaine de pays. Parmi ses principales cibles figurent le Lesotho (50%), le Vietnam (49%) et la Chine (34%), qui finit par prendre en pleine figure 155% de droits de douane supplémentaires.
Les droits de douane, une bonne nouvelle pour les crédits immobiliers
Si ces tarifs douaniers, suspendus jusqu’à fin juin (sauf pour la Chine), ont chamboulé les marchés, ils constituent paradoxalement une bonne nouvelle pour les crédits immobiliers en raison de leur influence sur les deux repères des banques commerciales. On a d’une part la Banque centrale européenne (BCE), qui a choisi de baisser ses taux directeurs afin de soutenir la croissance en Europe. Or quand la BCE baisse ses taux, les banques commerciales font à peu près la même chose sur le crédit immobilier.
Le déficit public menace les taux d’intérêt des crédits immobiliers
Il y a d’autre part les intérêts de l’Etat français lorsqu’il emprunte sur les marchés, la fameuse OAT 10 ans. Ces intérêts sont tombés à 3,2% en avril, contre 3,6% en mars. Là encore grâce à Donald Trump. En effet, la politique du président américain (le protectionnisme) inquiète tellement les prêteurs habituels des Etats-Unis, que ces derniers se rabattent sur d’autres pays comme la France. Cela fait baisser les intérêts de la dette française et par effet de dérivation les taux de nos crédits immobiliers. Mais ce contexte favorable pourrait ne pas durer à cause des conséquences potentielles du déficit public.
