La mairie écologiste veut créer des prairies sauvages en ville

La mairie écologiste veut créer des prairies sauvages en ville

Lors du conseil municipal de Strasbourg du lundi 19 mai, les Écologistes ont proposé la création de nouvelles prairies sauvages en ville. Ils conçoivent cette mesure comme une étape supplémentaire de la transformation du territoire. Si ces prairies marqueront une évolution dans le panorama urbain, elles imprimeront aussi un changement dans la gestion des espaces verts.

À Strasbourg, le conseil municipal du lundi 19 mai a été marqué par une délibération sur la création de « prairies sauvages en ville ». Portée par les Écologistes, cette proposition vise le développement de la biodiversité (espèces animales et végétales). Au-delà de cet objectif, ces espaces permettront au territoire de s’adapter au réchauffement climatique.

Les prairies sauvages se passent d’intervention humaine

Pour rappel, une prairie urbaine est un espace enherbé contribuant à l’épanouissement de la biodiversité en milieu urbain. Elle constitue une réponse aux enjeux d’adaptation au changement climatique. Ce lieu est traditionnellement entretenu par des jardiniers employés par la mairie. Mais dans le cas des prairies urbaines sauvages, il n’y a pas d’intervention humaine ou au mieux une faible intervention.

Il reste à déterminer les zones pouvant accueillir des prairies sauvages

Marc Hoffsess, l’adjoint en charge de la transformation du territoire, précise que la délibération de lundi n’a pas encore présenté de liste des futures zones concernées, mais qu’elle acte le lancement d’un diagnostic sur l’ensemble des espaces verts. Selon lui, le conseil municipal va d’abord catégoriser les espaces, puis déterminer ceux sur lesquels ses services interviendront moins, ainsi que ceux qu’ils laisseront carrément en friche. Mais l’idée de laisser des zones en friches, à la convenance de la nature, n’enchante pas tout le monde.

Vers un changement culturel dans les services de la mairie

En effet, s’il permettra de réduire l’effort financier demandé à la collectivité pour l’entretien, le plan de la mairie écologiste provoquera un changement culturel dans ses services. En effet, il obligera la Ville à renoncer à intervenir de façon régulière sur bon nombre de ses espaces verts. Ce qui aura des conséquences pour les agents d’entretien, dont l’activité serait impactée. Conscient de ce fait, Marc Hoffsess plaide le dialogue et la pédagogie pour faire évoluer la vision du service. L’adjoint assure que tout se passera bien, comme quand Fabienne Keller (maire de Strasbourg de 2001 à 2008) avait mis fin à l’usage des pesticides.

Les prairies sauvages, « des poches de laideur »

Un autre argument des opposants concerne l’esthétique. Le conseiller d’opposition Pierre Jakubowicz (Horizons) , notamment, craint qu’à la place des belles prairies on se retrouve avec des « champs de mauvaises herbes » et des zones en friche qui deviennent des « poches de laideur » dans le panorama urbain. Marc Hoffsess répond que « la notion de beauté est très subjective. « Je vois de la beauté qui s’exprime […] J’en vois plus qu’en observant une pelouse bordée de béton », assure-t-il auprès de Rue89 Strasbourg.

Une autre délibération portait sur l’actualisation de la charte du Parc naturel urbain (PNU)

Lors du conseil municipal de lundi 19 mai, une autre délibération touchant à la nature a occupé les élus. Elle concernait l’actualisation de la charte du Parc naturel urbain (PNU). Les zones visées par le PNU se situent essentiellement à la Robertsau et à l’ouest de la ville. En faisant évoluer cette charte, la mairie ambitionne de rendre plus démocratique la gestion de ces zones de nature. Il s’agit pour elle de faire mieux connaître le dispositif et d’ouvrir davantage son fonctionnement à la participation citoyenne.

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