Depuis plusieurs années à présent, Lille a initié une politique ambitieuse de transport et de mobilité axée sur les énergies renouvelables.
Les grandes et moyennes villes de France font actuellement face à de nombreux défis environnementaux, les transports et la mobilité comptant parmi ces enjeux majeurs. Les déplacements doux, bas carbone, favorisant l’électricité, le biogaz ou encore l’hydrogène comme énergie de substitution au diesel et à l’essence sont dorénavant des axes de travail sur lesquels planchent les municipalités.
Lille a pris le problème à bras le corps, avant même les nouvelles disposition prônées par la Cop21, puisque la ville s’est engagée dans cette direction depuis cinq années à présent. La ville rêve même que l’intégralité des bus de transport public ainsi que les voitures des citoyens de la métropole roulent tous à partir d’énergies renouvelables. Pour cela, la ville du Nord s’active en misant sur la production de plusieurs types d’ENR, en multipliant les points de ravitaillement pour les véhicules électriques entre autre. Lille mise à vrai dire sur deux sources principales produites localement : l’électricité verte et le biogaz.
Investissements énergétiques à Lille
Pour Erwan Lemarchand, en charge de la politique énergétique de la Métropole européenne de Lille, « chaque type d’énergie renouvelable a un rôle à jouer » afin que la ville se positionne à terme comme « une pionnière de la troisième révolution industrielle ». La ville a ainsi investi de manière conséquente sur la biométhanisation et l’électrification des transports.
Le gaz naturel, avec son pendant vert le biogaz, est dans le viseur de la métropole pour faire rouler l’intégralité de sa flotte de bus. Pour l’instant, la ville doit en importer de la Russie principalement car son centre de méthanisation couvre uniquement 10% des besoins en carburant. Reste que cette proportion positionne déjà Lille comme la première ville de France en termes de production et d’injection de biométhane dans le réseau.
Mais Lille voit plus loin et compte ouvrir au moins 5 nouvelles unités de production de biogaz au cours des prochaines années. Le but ? une indépendance énergétique sur le gaz naturel pour ses 400 bus. Pour l’élu, le but est « de mettre fin à cette dépendance aux énergies étrangères ». Mais « ce n’est que le début » précise Erwan Lemarchand, car « d’ici 2050, nous voulons remplacer au minimum 75% de notre consommation de gaz naturel par du biogaz ».
L’électricité figure également au programme de la politique énergétique de Lille. Avec cette fois un programme à destination des particuliers propriétaires d’une véhicule électrique. Pour inciter le plus grand nombre à délaisser les motorisations thermiques pour des électriques, Lille va densifier considérablement son réseau de bornes de recharge un peu partout en ville et dans sa périphérie. Plus encore, chaque nouveau logement collectif et immeubles professionnels en cours de construction devront obligatoirement installer des bornes de recharge pour voitures électriques sur quelques places de stationnement. Pour Erwan Lemarchand, « l’idée est de limiter le plus possible l’angoisse qui est liée à la conduite d’un véhicule électrique. Nous voulons que les gens sachent que, peu importe où ils vont, ils auront toujours de la facilité à trouver une borne pour recharger leur véhicule, qu’ils ne risquent pas de tomber en panne. ».
Mieux encore, l’intermodalité sera favorisée pour les propriétaires de voitures propres. Ceux faisant le choix de stationner leur véhicule sur des places de stationnements dotées de bornes de recharge alimentées par des panneaux solaires bénéficieront d’un ticket de bus gratuit pour leurs déplacements urbains. D’ailleurs, ce projet de stationnement sera une première en France : recharger sa voiture électrique par des bornes alimentées en électricité verte, la boucle est bouclée.
Lille démontre par là que des solutions concrètes et réalisables de transports propres existent bel et bien et que l’énergie verte nécessaire au dispositif peut même être produite localement.