Lyon : de l’IA pour planter des arbres là où il faut

La Métropole de Lyon va utiliser un logiciel basé sur l’IA pour savoir exactement où planter des arbres en zone urbaine. Pour y arriver, la technologie brassera une trentaine de données afin de cartographier les zones propices, simuler des scénarios et prioriser les plantations. L’objectif est d’avoir des îlots de fraîcheur, mais aussi de penser la végétation urbaine de demain.
On le voit depuis quelques années, l’intelligence artificielle peut pratiquement tout faire. Elle peut aider à booster la productivité, faciliter la recherche scientifique, diagnostiquer des maladies, aider à optimiser la consommation énergétique ou encore favoriser une agriculture de précision. Maintenant, elle pourrait aider à planter des arbres. C’est ce que veut démontrer le projet « IA.rbre » de la Métropole de Lyon lancé en 2024. Mais il ne s’agit pas d’utiliser des robots.
L’intelligence artificielle pour planter des arbres à Lyon
Initié aux côtés de la SCOP TelesCoop et du laboratoire de l’Université Lyon 2/CNRS LIRIS, le projet « IA.rbre » doit plutôt permettre de construire une plateforme d’aide à la décision environnementale basée sur l’IA. Fondée sur des calques thématiques à forte valeur ajoutée, ce logiciel effectuera des simulations de scénarios et des expérimentations. À terme, il fournira aux élus une cartographie des zones propices à la végétalisation dans l’agglomération et des informations clés pour optimiser les plantations.
Une trentaine de données croisées
« IA.rbre » effectuera également le recensement et l’inventaire du patrimoine végétal des communes ainsi que l’identification de secteurs sensibles qu’il faudra adapter au réchauffement climatique. Pour se faire, le système croise de nombreuses données, une trentaine, liées à la nature des sols, aux zones boisées ou encore aux vulnérabilités des sites. Objectif : identifier les endroits stratégiques à végétaliser en priorité.
L’intelligence artificielle offrira un coût moindre dans la plantation des arbres
Patrick Vincent, directeur du laboratoire d’innovation ouverte Erasme, appartenant aux services de la métropole de Lyon (Rhône), relève que l’IA intervient pour potentiellement pallier l’absence de données sur le territoire, dans des zones difficilement accessibles. Il ajoute que cette technologie permet de « prévoir là où on peut planter et prendre des décisions », avec un coût moindre, grâce aux modèles construits par les partenaires. Le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, note lui que « l’intégration de l’IA dans l’action publique doit être accompagnée de garanties fortes en matière de transparence, de robustesse et d’usage maîtrisé ».
Un projet d’IA frugale et responsable
Dans ce cadre, ajoute l’élu, il faudra porter « un projet d’IA frugale et responsable, avec des modèles construits pour et par nos agents, et des méthodes documentées de manière ouverte ». Selon Bruno Bernard, il s’agit aussi de renforcer la souveraineté numérique du territoire. C’est pourquoi, il n’est pas question de laisser toutes les commandes à l’intelligence artificielle. L’outil IA.rbre ne sera sollicité que pour apporter « une réelle valeur ajoutée à la décision publique », précise-t-on. La Métropole de Lyon tient toutefois à ce que les modèles soient interprétables facilement par les équipes, maîtrisables et surtout adaptés aux usages métiers.
300 000 arbres à planter d’ici 2026
« IA.rbre » ne s’arrête pas à une prise de décision dans la plantation des arbres. Il doit également permettre de penser la végétation urbaine au futur en croisant des enjeux de plantation, de désimperméabilisation des sols, de rafraîchissement urbain et de biodiversité, nécessaires dans les années à venir face au réchauffement climatique. Au total, la Métropole de Lyon – dirigée par les Verts depuis 2020 – veut planter 300 000 arbres d’ici 2026. Le coût du projet s’élève à 2,3 millions d’euros, dont 1,5 million pris en charge par l’État.