Pour dynamiser l’activité commerciale dans son centre-ville, la ville de Nancy met en œuvre une politique efficace de soutien et de développement du filon. Les résultats sont là.
Le phénomène de la baisse d’activité commerciale dans le centre-ville des communes de France devient un véritable problème. On compte en moyenne 10% de locaux commerciaux vacants dans le pays. Un mouvement en grande partie causée par l’émergence de zones périphériques urbaines de plus en plus dynamiques. Elles attirent en effet un nombre croissant de clients au détriment de l’activité commerciale de centre-ville.
Avec un taux de vacance d’à peine 5%, Nancy s’en sort plutôt (très) bien. Mais la ville de Lorraine ne se satisfait pas de la situation et applique depuis quelques temps une politique active de promotion, de soutien et de développement des commerces aux alentours notamment de la fameuse Place Stanislas.
Et pour cela, Nancy s’est notamment inspiré de ce qui se fait de bien en Belgique comme le mentionne l’adjointe au commerce Sylvie Petiot « Il faudrait un vrai programme cohérent sur le plan national, à l’image de ce qu’a mis en place la Belgique, avec l’attribution de moyens financiers ville par ville, notamment pour pouvoir embaucher un développeur de centre-ville ». Si l’adjointe appelle de ses vœux à ce qu’un plan national soit échafaudé en ce sens, le poste de développeur de centre-ville a été pour sa part créé à Nancy depuis plus d’une année. Nicolas Mollet, le développeur du centre-ville, travaille sur plusieurs chantiers à la fois pour maintenir le niveau d’activité commerciale du cœur de Nancy et remplir les locaux commerciaux vides. L’homme explique que le nerf de la guerre est le « dynamisme global du centre-ville. Plus on y travaille, plus on y fait des démarches administratives, ou des visites chez le médecin, plus on y est incité à y faire des achats ». Il parcourt ainsi la France et les salons des franchises, salons de l’immobilier et autre « centre-ville dating » pour drainer de nouvelles entreprises dans la ville.
Démarches accélérées et loyers modérés pour le commerce en centre-ville
Nicolas Mollet est par ailleurs l’intermédiaire entre les commerçants et la municipalité en mettant en œuvre la politique incitative de la ville. Les démarches administratives sont simplifiées et accélérées pour les candidats à la reprise d’un local vacant. Les loyers sont revus à la baisse ou pris en partie en charge par la ville. C’est le cas notamment pour une « enfilade de garages qui pourraient idéalement être reconvertis ». Nancy envisage même de créer une société d’économie mixte afin de racheter les locaux, de les remettre en état et les revendre à un prix accessible.
Par ailleurs, le « commerce à l’essai » est également lancé depuis peu dans la ville. Le principe de la mesure est simple : la ville loue un bien lui appartenant à un porteur de projet commercial original. L’emplacement du local est excellent voire très même prisé et le montant du loyer est particulièrement bas et attractif. En prime, ces commerçants bénéficient d’un accompagnement juridique, financier et administratif.
Des « messagers du centre-ville » sont également déployés depuis quelques temps déjà. Leur mission consiste notamment à orienter et informer les clients, à effectuer des sondages d’opinion sur les améliorations à produire et à faire la promotion du subventionnement des tickets de parking dans le centre par la ville. Bref, à dynamiser l’activité dans le cœur de la ville.
Enfin, un travail de concertation entre les élus et les commerçants est mené à travers des rencontres. Les deux parties échangent sur les adaptations à apporter pour coller aux nouvelles habitudes de consommation. L’ajointe au commerce expliquant qu’il est vital de « proposer des services, un site web, des commandes en ligne, des concepts nouveaux, réfléchir aux horaires d’ouverture, notamment sur la pause de midi. Nous les y encourageons ».
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