Numérique : Marseille dit stop aux data centers

Numérique : Marseille dit stop aux data centers

Le samedi 15 mars, a eu lieu à Marseille, le forum « Stop data centers », organisé par les Verts et apparentés. A l’occasion de ce rendez-vous, les élus, riverains et militants écologistes ont pu s’interroger sur la prolifération des centres de données et leur impact environnemental dans la cité phocéenne, carrefour mondial de l’infrastructure informatique.

Le samedi 15 mars 2025, un forum « Stop aux datas centers » a été organisé à La Fabulerie à Marseille pour réfléchir aux risques que posent les centres de données, ces géantes fermes numériques qui stockent nos données. Depuis quelques années, ces infrastructures se multiplient sur le territoire marseillais, à cause de l’explosion de l’intelligence artificielle et de la situation géographique de l’agglomération.

Élus, chercheurs, militants et citoyens réfléchissent à l’impact des data centers à Marseille 

Organisé par les Verts/ALE au Parlement européen, les Écolo pluriels Marseille et la Fédération des élus verts et écologistes, ce moment d’échanges a réuni des élus, des chercheurs, des riverains et des militants écologistes. Il s’agissait de réfléchir sur l’impact énergétique des centres de données, alors qu’Emmanuel Macron veut faciliter leur implantation. Le président de la République a annoncé en février, au sommet de l’IA à Paris, une centaine de milliards d’euros d’investissements en France pour développer cette technologie révolutionnaire.

Emmanuel Macron prévoit 35 nouveaux sites dans neuf régions 

Le chef de l’État a prévu au total 35 sites dans neuf régions pour accueillir des data centers. Certains centres de données sont pratiquement prêts, d’autres le seront d’ici 18 à 24 mois, a précisé l’Élysée. Quoiqu’essentielles pour le stockage de nos données, ces fermes numériques ont un triple impact sur nos vies : elles consomment beaucoup d’eau (pour les refroidir), beaucoup d’électricité (pour fonctionner) et accaparent le foncier (pour leur implantation). Les participants au forum de samedi à Marseille ont soulevé ces trois points clés.

L’installation de data centers ne s’accompagne pas d’emplois 

Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille en charge de la transition écologique, pense que nous ne sommes qu’au début de nos problèmes. « L’intelligence artificielle, telle qu’elle est prévue si on ne régule pas les usages, ce sont des besoins énergétiques dix fois plus gros pour ces infrastructures du numérique », a-t-il averti. Selon lui, « si on additionne tous les projets de data centers, c’est plus que la consommation des habitants de la ville de Marseille. ». En plus de cette problématique, l’adjoint au maire déplore qu’il y ait peu d’emplois avec des data centers qui fonctionnent de façon autonome. Ces installations n’ont besoin que d’une poignée d’ingénieurs pour exécuter quelques tâches essentielles. C’est une configuration qui sied mal à Marseille, ville par excellence des cités.

Les data centers consommeront 6% de l’énergie consommée en France en 2030

Reliée au reste du monde par 18 câbles sous-marins de fibre, la cité phocéenne compte déjà cinq data centers et d’autres sont en construction. Ce qui en fait l’un des principaux « hubs » internet dans le monde. Et c’est en grande partie à cause de sa position géographique, au cœur de la Méditerranée. Notons qu’il y a environ 300 data centers en France. Ces sites numériques consomment en tout 2% de toute l’électricité fournie dans l’Hexagone. En 2030, cette part devrait monter à 6% avec des centres de données d’une puissance unitaire de 1 gigawatt, l’équivalent d’un réacteur nucléaire.

La souveraineté numérique de la France en question 

Sébastien Barles soulève un autre problème, également à prendre très au sérieux alors que les États-Unis de Donald Trump s’éloignent de leurs alliés européens. Il s’agit de la souveraineté numérique. En effet, c’est une entreprise américaine qui possède la majorité des data centers à Marseille, alors que ces structures abritent une partie des données numériques de l’État français. « C’est compliqué de dire que nos données souveraines, qu’on doit protéger, sont contrôlées, en tout cas mises dans des casiers qui sont dans une boîte américaine », s’inquiète l’élu. Mais le numérique n’est pas le seul secteur pendu à la bourse des Américains. Même la défense y passe…

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