Créée fin 2013, la start-up Ornikar s’est lancée dans une niche bien précise : démocratiser la quête du permis de conduire. Et pour cause, avec un million de candidats chaque année et de très nombreux insatisfaits, le créneau offrait de belles perspectives, dont le « tout numérique » sur lequel surfe aujourd’hui la structure.
Benjamin Gaignault, son PDG, nous dévoile les tenants et aboutissants de cette success story à la française.
Cityramag : Benjamin, pouvez-vous évoquer la genèse du projet Ornikar s’il vous plaît.
B.G : Face à la complexité du marché du permis de conduire, nous avons décidé de le simplifier fin 2013 en étrennant le concept du 100% Internet. Le tout numérique nous offrait une marge de manoeuvre efficiente tant cette solution diminue les dépenses pour nos clients.
La quête du précieux sésame est en effet particulièrement onéreuse avec une note moyenne de 2000 euros par candidat. Par ailleurs, elle n’en reste pas moins chronophage et frustrante (82% de mécontents).
Cityramag : Comment fonctionnez-vous ?
B.G : Nous nous sommes au préalable appuyés sur la loi Macron de juillet 2015 qui a permis de rendre équitable le traitement des candidats libres et ceux issus d’auto-écoles classiques. Et cela, au niveau des délais de passage aux examens de la conduite (environ trois mois habituellement).
En ce qui concerne l’examen du code de la route, le gain de temps est même immense puisque nos clients le passent presque quand ils le souhaitent via des prestataires privés (La Poste, Bureau Veritas, Objectif code SGS, etc..). En moyenne, après un échec, il est même possible de le repasser au bout de trois jours dans cette configuration, ce qui est un avantage indéniable, vous en conviendrez.
Nous employons également des professeurs disposant du statut d’indépendant. Ces derniers possèdent bien sûr les diplômes et compétences adéquates et utilisent leur propre véhicule. Une fois les formalités d’usage effectuées, ils accèdent au planning (+ géolocalisation) et peuvent ainsi proposer leurs services aux usagers. Des points de rencontre clés sont définis au préalable sur le site mais le client peut aussi convenir du lieu de rendez-vous de son choix avec le moniteur.
Un carnet de suivi est par la suite consultable en ligne par l’ensemble nos instructeurs qui n’ont aucun mal à cibler la progression des élèves. Il est important de noter que le forfait conduite est valable sur tout le territoire et non dans une zone spécifique.
« Une croissance de 17% par mois depuis un an et demi »
Cityramag : Quels sont les prix que vous pratiquez ?
B.G : Nous facturons le pack total à 728,9 euros (soit 20 heures de conduite + l’accès à la simulation du code la route); chaque heure coûtant en moyenne entre 34,90 € et 39,90 € suivant leur nombre, auxquelles s’ajoute le pack code de la route à un prix fixe de 29,9 euros (accès à 1600 questions officielles puis examen externe). En comparaison, l’investissement minimum dans une structure classique se situe dans une fourchette allant de 1000 à 1500 euros.
Cityramag : Vous êtes-vous heurtés à la défiance des syndicats du secteur ?
B.G : Il est vrai que la méfiance a rythmé notre entrée sur le marché. Pour autant, nous avons tout fait pour assainir le débat en proposant aux auto-écoles fonctionnant sous forme d’EURL de rejoindre notre projet. Les charges pesant sur les personnes qui bossent sous ce statut sont en effet exorbitantes, sans compter le coût d’un local qui oblige les gérants à gonfler la facture pour les clients. En prenant part à l’aventure Ornikar, ces derniers bénéficient d’économie substantielles et continuent de travailler à plein temps.
Cityramag : Vos résultats sont-ils conformes à vos attentes ?
B.G : Complètement, puisque nous attestons d’une croissance de 17% par mois depuis un an et demi. Nous sommes d’ailleurs présents dans plus de 80 villes hexagonales. Et ce n’est pas fini. Quant à nos résultats « plus scolaires », ils sont par ailleurs très bons avec 91% de réussite au code de la route et 67 % à la conduite.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo