Avec un marché du logement locatif à la peine à Paris, la mairie a décidé d’inciter les propriétaires de chambres de bonnes à la réhabiliter. 10 millions d’euros sont alloués au projet.
Entre d’un côté des prix au mètre carré sans cesse plus élevés et de l’autre des appartements dorénavant loués en meublé, le marché du logement a du mal à Paris. On estime même que près de 60 000 logements ont été sortis du marché traditionnel de la location pour être destinés aux plateformes telles qu’Airbnb. Mais avec 114 000 chambres de services plus communément appelées chambres de bonnes, les mètres carrés disponibles à Paris dans les immeubles sont bel et bien là. Des petites surfaces à louer mais qui restent pour la plupart vacantes, et pour plusieurs raisons. 51% du parc des chambres de bonnes sont des surfaces inférieures à 9m², ce qui rend de facto leur mise en location impossible du point de vue de la loi. Et puis la salubrité est importante dans bien des cas, comme la nécessité d’une remise aux normes.
Ces facteurs cumulés retirent donc du marché de la location plusieurs dizaines de milliers d’appartements potentiels. Pour pallier ce problème, la mairie activent plusieurs leviers, soutenus par un plan de 10 millions d’euros sur la durée de la mandature d’Anne Hidalgo. L’adjoint au logement, Ian Brossat explique ainsi « Nous cherchons à activer tous les leviers pour produire de nouveaux logements. Là, nous avons identifié un gisement nouveau ».
Le plan logement de Paris pour les chambres de bonnes
Avec le budget de 10 millions d’euros, la mairie de Paris va intensifier le dispositif Multiloc’ qui aide financièrement les propriétaires à remettre en état leur bien pour les louer à des conditions tarifaires avantageuses par rapport aux prix du marché. En parallèle, la mairie va se porter elle-même acheteuse de ces biens.
Aussi, Paris compte inciter voire même obliger les propriétaires à regrouper par deux ou par trois ces chambres de bonnes lorsqu’elles mesurent moins de 9m² et qu’elles sont de facto impossible à louer. C’est donc le cas pour 51% d’entre elles, ce qui laisse envisager que le marché parisien devrait voir d’ici quelques mois de nouveaux appartements disponibles à la location.