Alors que Londres limite de plus en plus les véhicules polluants dans son centre névralgique, via un péage urbain notamment, la Ville lumière, de son côté, ne semble pas encore prête à franchir le cap.
« La capitale anglaise, à la différence de Paris, n’interdit pas les véhicules les plus polluants… elle les fait passer à la caisse. (Ainsi) un nouveau péage urbain radical (sévit) à Londres (depuis lundi) : les conducteurs de voitures à essence construites avant 2006 et de véhicules diesel d’avant 2015 doivent (désormais) débourser 12,50 livres, soit 14,50 € par jour (116 € pour les camions !) pour entrer dans cette zone, baptisée « ULEZ » (Ultra low emission zone). Les taxis sont exemptés. A partir d’octobre 2021, cette zone sera même étendue à l’ensemble de la ville. (Mais ce n’est pas tout), cette nouvelle taxe se superpose à une précédente. Depuis 2003, Londres impose (en effet) la « congestion charge » de 11,50 livres (13,40 €), pour les automobiles circulant dans le cœur de Londres de 7 heures à 18 heures. »
Comme le révèle Le Parisien, Londres multiplie donc les mesures d’ampleur dans le but de préserver l’environnement cher à Emmanuel Macron. Pour autant, cette phase de mutation semble toujours embryonnaire en ce qui concerne la capitale française.
Si la patronne des lieux, Anne Hidalgo, avait évoqué il y a un peu plus d’un an la possibilité d’instaurer un péage urbain à l’entrée de la ville – une solution à forte rentabilité qui aurait également le mérite de réduire les embouteillages intra-muros, ainsi que la pollution – de nombreuses critiques en provenance de l’opposition avait poussé la municipalité à prendre son temps dans ce dossier.
Et force est de constater que 13 mois plus tard, les choses n’ont pas réellement avancé, confirme Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’innovation et du Grand Paris :
« La Ville de Paris et l’Etat ont choisi une solution très différente, qui passe par les vignettes Crit’Air, et qui prévoit l’interdiction des véhicules les plus polluants dans la zone dense, et de façon graduelle en cas de pic de pollution. Ce n’est pas du tout la même chose qu’à Londres », précise ainsi l’intéressé.
Avant de poursuivre : « La piste de l’Ultra low emission zone peut être examinée à un moment donné, mais ce n’est pas d’actualité. A titre personnel, je pense que s’il doit y avoir un jour un péage urbain, il faut qu’il soit plutôt à l’échelle de la région. »
Et de conclure : « Le débat sur la taxation de la pollution, on l’a vu avec la taxe carbone, est d’une très grande complexité. Il faut d’abord se concentrer sur les politiques incitatives pour se convertir aux véhicules propres. Ce que font déjà la Ville de Paris et l’Etat. «
A suivre donc…
Article connexe :