Fluidifier le trafic, maîtriser le stationnement, limiter la fraude, sont autant d’objectifs poursuivis par la start-up parisienne, Parking Map, qui a fait de la relation avec les usagers et les opérateurs publics-privés un partenariat gagnant-gagnant. Clément Rossigneux, directeur général du développement, revient pour Cityramag sur un concept « de chasse aux places vides » destiné à prospérer très rapidement.
Cityramag : Clément, pouvez-vous s’il vous plaît revenir sur la genèse du projet Parking Map :
Clément Rossigneux : L’aventure a débuté en 2015 lorsque nous avons racheté Parking Map avec mes deux associés (première immatriculation en 2011). Nous sentions que la problématique de l’engorgement des axes routiers urbains était un dossier porteur qu’il ne fallait pas laisser passer. Et cela, en offrant des solutions concrètes aux usagers de trouver rapidement un emplacement de stationnement via notre application smartphone. C’est bien simple, près de 30% du trafic regroupe des automobilistes cherchant une place (1 sur 10 environ). Ce qui représente une perte de temps pour ces derniers. Mais aussi, un réel problème environnemental pour les villes à qui nous donnons la possibilité de piloter et maîtriser leur politique de stationnement.
Pour autant, ce mécanisme vertueux ne se limite pas à ces seuls aspects. Nous sommes en effet en mesure d’apporter un soutien logistique aux organismes publics et privés chargés de contrôler la fraude sur stationnement par le biais d’un croisement d’informations efficace (paiement, temps etc). 20 à 30 % des agents sont donc susceptibles de bénéficier de notre technologie. Ces derniers en ont d’ailleurs bien besoin puisque le taux de paiement en la matière ne s’élève qu’à 35 % en moyenne dans l’Hexagone. Soit un manque à gagner de 600 millions d’euros dans ce secteur chaque année.
Cityramag : Justement, quelle est la valeur ajoutée de cette technologie par rapport à la concurrence ?
C.R : Notre système allie caméras et intelligence artificielle ce qui rend le système d’autant plus efficace et permet de faire baisser les coûts. De ce fait, les véhicules sont détectés par des capteurs placés en hauteur (magnétiques, vidéo, ultra-son) connectant ainsi plusieurs places à la fois. Parallèlement, nous analysons les transactions.
Il est important de noter que nous avons déjà accès à un flux de données très important mis à disposition par les municipalités en open data, à l’image de Paris qui a déjà cartographié tous les emplacements de stationnement. Nous rémunérons également les habitants pour héberger nos capteurs sur leur rebord de fenêtre et cartographier le stationnement en contrebas. Néanmoins, ces informations ne permettent pas de déterminer si les places sont libres ou pas. C’est là que nous intervenons. Ces données de déplacements précieuses permettent ainsi de créer de nouveaux services et usages à destination des usagers et des collectivités.
Cityramag : Quels sont vos clients et qui vous rémunèrent ?
C.R : Actuellement, nous travaillons avec les villes d’Orléans, Soissons et Ettelbruck au Luxembourg pour ne citer qu’elles. Notre modèle économique est de type B2B. Ce sont les organismes publics et privés qui nous paient en contrepartie de centre-villes, parkings relais et arrêts minutes connectés. Nos services sont en conséquence gratuits pour les usagers, les rendant de facto très attractifs.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo
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