RESPONSE : Dijon sur la voie d’une ville à énergie positive

À Dijon, le projet RESPONSE a été inauguré le vendredi 23 mai, en présence du ministre de l’aménagement François Rebsamen. Initié en 2020, ce programme vise à faire de Dijon une métropole écologique et intelligente modèle en Europe. Il permettra de réduire de 75 % les émissions de CO2 et de 30 % la consommation énergétique de la ville.
Cinq ans après le lancement du projet européen RESPONSE, la Ville de Dijon a inauguré, le vendredi 23 mai 2025, la plus grande opération d’autoconsommation collective d’énergie de France, à la Fontaine d’Ouche. Ce territoire de 55 hectares doit devenir le premier quartier d’Europe à énergie positive, c’est-à-dire qui produit davantage d’énergie qu’il n’en consomme. La cérémonie inaugurale a eu lieu notamment en présence de Nathalie Koenders, maire de Dijon, François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, et Xavier Ursat, directeur exécutif du groupe EDF.
RESPONSE réunit des partenaires européens et des acteurs locaux
Dijon, avec son projet de rénovation d’une partie du quartier Fontaine d’Ouche, et Turku (Finlande), avec un village universitaire innovant à énergie positive, ont été retenues en avril 2025 par la Commission européenne pour devenir des laboratoires d’innovation au service de la neutralité carbone d’ici 2050, dans le cadre du programme RESPONSE. Ce projet réunit 53 partenaires européens dans 13 pays, ainsi que de nombreux acteurs locaux (universités, centres de recherche, entreprises, startups, agences locales de l’énergie et associations). Financé à hauteur de 36 millions d’euros, il est coordonné par le groupe EDF via l’Institut européen de recherche sur l’énergie (EIFER) en Allemagne.
RESPONSE a permis d’installer 4.500 panneaux solaires sur les toits
Initié en 2020 et officiellement lancé à l’automne 2022 à Dijon, RESPONSE donne ses premiers résultats. Selon ses concepteurs, le projet a permis d’installer plus de 4.500 panneaux solaires sur les toits de logements et d’autres infrastructures ( écoles, sites sportifs, parkings, voirie, etc.). Grâce à ces panneaux photovoltaïques, le quartier produit environ 2 MW d’énergie renouvelable. Cette production locale, combinée à une rénovation thermique ambitieuse et au pilotage intelligent de l’énergie, permet de réduire de 75 % les émissions de CO2 et de 30 % la consommation énergétique, avec un objectif final de 38 %.
Un système centralisé qui régule production, consommation et stockage d’énergie
RESPONSE a également permis de baisser de 75 % le dioxyde de carbone, de réduire l’éclairage public de 65 % et d’alléger les factures de 80 à 45 euros par mois pour les habitants. En plus des énergies renouvelables, EDF a renforcé l’isolation et optimisé la consommation des logements via des capteurs intelligents. Le groupe a aussi mis en place des outils de pilotage numériques développés pour coordonner les flux d’énergie en temps réel. Selon Xavier Ursat, directeur exécutif d’EDF en charge de la stratégie et de l’innovation, il s’agit d’« un système centralisé qui régule production, consommation et stockage d’énergie » et qui « constitue l’épine dorsale » du dispositif.
La prochaine année d’expérimentation sera décisive
RESPONSE se distingue par ses capacités de stockage temporaires de l’énergie produite. Le programme teste actuellement trois techniques de stockage. À savoir les batteries de haute technologie neuves, les batteries issues du recyclage automobile et le stockage thermique via les ballons d’eau chaude. Mais on en sait encore trop peu sur leur capacité réelle, leur durée de vie ou leur rentabilité. « Nous devons encore observer ces systèmes dans le temps pour mesurer leur efficacité et leur résilience. La prochaine année d’expérimentation sera décisive », relève Jean-Patrick Masson, vice-président de la métropole de Dijon en charge de la transition écologique.
RESPONSE cible 100 villes d’ici 2050
Il faut en outre noter que le périmètre de l’expérimentation reste modeste pour l’instant. En effet, seuls deux îlots sur les cinquante-cinq hectares du quartier de la Fontaine d’Ouche sont pour l’heure concernées et ont atteint aujourd’hui l’autosuffisance énergétique locale. Il faudra donc attendre la généralisation du projet. Dijon et Turku accompagnent six autres villes partenaires que sont Bruxelles, Saragosse (Espagne), Botosani (Roumanie ), Ptolemaïda (Grèce), Gabrovo (Serbie) et Severodonetsk (Ukraine). D’ici à 2050, ce sont 100 villes européennes qui seront ciblées.