Confortablement installée dans le top 15 des smart cities mondiales, Nice souhaite offrir un second souffle à sa stratégie de ville intelligente. Et dépasser le cap du simple « laboratoire d’essai » qui lui colle à la peau.
« Mieux que Mexico, Rio de Janeiro et San Diego. Le classement Juniper Research, publié en mars dernier, concerne les villes les plus intelligentes au monde. En pointant en 13 ème position, Nice conforte (de facto) sa place dans le top 20. Et renforce ainsi sa stratégie, adoptée voilà dix ans. Entre-temps, il y a eu des projets, des expérimentations, une éco-Vallée qui sert de jolie vitrine et qui n’a pas encore délivré tout son potentiel. Si on ne peut pas nier la place que (la cité azuréenne) a prise sur le créneau de la ville intelligente, si elle est clairement en avance de phase par rapport à d’autres territoires de France, il est tout aussi vrai que l’accélération des technologies exige que cela se traduise encore plus concrètement sur le terrain. »
L’analyse menée par La Tribune est sans équivoque. L’heure de la confirmation pointe le bout de son nez pour Nice.
« Considérée comme un laboratoire à ciel ouvert grâce aux capteurs disséminés en centre-ville, à l’Institut méditerranéen du risque et du développement durable (Imredd) qui sert la data comme carburant aux PME et grands groupes pour générer de l’innovation, la cinquième ville de France, tel un bon élève dont on s’émerveille sur les premiers bons résultats et le potentiel pressenti, doit (convertir l’essai). »
Une mue que le monde économique devra accompagner efficacement. Et cela, afin de se substituer à la seule sphère politique :
« À l’image du secteur de l’industrie. Une facette du territoire qui n’est pas forcément reconnue à sa juste valeur, mais qui pourtant en matière d’intelligence numérique a très vite compris qu’il lui fallait prendre sa part et que derrière le vocable se trouvent des opportunités de business. Le fer de lance sur le sujet, c’est l’UIMM 06. L’Union des industries et des métiers de la métallurgie a (en effet) déployé un programme baptisé « Industrie 4.06″, en partenariat avec la chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur. Un programme décliné en différentes étapes. D’abord, l’indispensable phase de sensibilisation des entreprises. Puis, les phases diagnostic, recommandation et passage à l’action. »
Parallèlement, l’éco-système niçois devra mettre le paquet sur les smart grids, véritable stratégie énergétique d’aujourd’hui et de demain :
« Penser au modèle d’après, c’est typiquement le rôle de Nice Smart Valley. Qui dit démonstrateur dit éprouver un business model. En gros, passer de l’idée sur le papier à la réalité économique. Ici, trois expérimentations sont menées, comme autant de scénarios : l’utilisation multiservice du stockage, dont l’autoconsommation, la gestion des flexibilités et l’îlotage. Des « usecase » qui doivent permettre de « tester » comment se produira et se consommera l’énergie. Et pour cela, rien de mieux que d’éprouver en faisant appel à des clients « expérimentateurs », des industriels et des particuliers, dont la phase de sélection est en train de s’achever. »
Un pré-requis passant irrémédiablement par l’intermédiaire des entreprises du cru. Et cela, à l’heure où la problématique de la transition énergétique n’a jamais été aussi alerte dans l’Hexagone.