Selon une chronique publiée par Forbes, et rédigée par le Collectif – French Tech et brevets, le succès d’une start-up rime le plus souvent avec brevet. Leurs opportunités de levées de fonds s’en trouvent alors augmentées de 50%, tout en se protégeant parallèlement du pillage systématique de leur innovation par les grands groupes.
« La logique financière est imparable : toutes les start-ups devraient déposer des brevets. Or, seules 15% des start-ups françaises détiennent au moins 1 brevet, derrière leurs (homologues) américaines et allemandes, qui brevètent respectivement à 22% et 23% (…) Ainsi, la principale raison avancée par les (jeunes pousses) qui renoncent au brevet semble être la même de part et d’autre de l’Atlantique : le coût. Et cela, malgré l’absence d’enquête universitaire aussi détaillée en France. »
Pour autant, il ne s’agit pas de la seule raison évoquée par les auteurs de l’études. D’autres paramètres entrent malheureusement dans la danse :
- La faiblesse du financement publique : « Les aides publiques se limitent en général à l’étude de brevetabilité d’une invention déjà identifiée et décrite, mais non de l’identification préalable de l’invention dans une innovation, qui est d’autant plus délicate et coûteuse qu’il s’agit d’une innovation d’usage. Finalement, la propriété intellectuelle se finance essentiellement sur fonds propres. »
- Le manque de visibilité sur la valorisation qui souffre d’absence d’étude concrète sur la question.
- Le manque d’appréciation de l’opportunité stratégique : « Au début de l’aventure, les premiers actionnaires ne voient pas les brevets comme une priorité, mais comme une charge, un investissement important tant en temps qu’en capital (…) L’absence de brevet n’est pas un handicap au départ et il n’est pas rare qu’un premier tour de table aboutisse sans brevet. Par contre, il empêche de passer le cap suivant. »
- Le manque de visibilité sur les coûts : « 700 euros pour l’INPI alors que France Brevets planche plutôt sur une fourchette allant de 5000 à 50 000 euros. »
- Le manque d’incitation par les investisseurs : « Les business angels et les investisseurs en amorçage apprécient la présence d’un brevet, gage de sérieux, mais rechignent à financer la constitution d’un véritable portefeuille. »
- La brièveté de la fenêtre d’opportunité : « L’amorçage est la meilleure période pour protéger son innovation car elle a une portée plus large et permet une protection complète de la technologie. Le dépôt de la demande de brevet doit aussi intervenir avant de révéler l’invention à la presse ou au public, afin de couper court à toute velléité concurrentielle. »
- Le manque d’expertise sur la brevetabilité : « Open source, logiciel, algorithme, intelligence artificielle, tous ces mots semblent incompatibles a priori avec le brevet, ce qui est loin d’être le cas. »
- Le manque d’expertise sur le brevet américain