Après avoir renforcé le quartier des institutions européennes, la ville de Strasbourg entend parfaire sa liaison avec Kehl, son voisin allemand. Un projet qui passe par un important remodelage des rives du Rhin.
« L’inauguration en avril 2017 de la nouvelle ligne de tramway vers Kehl a constitué la première marque symbolique d’un attrait retrouvé de Strasbourg pour sa façade allemande. Après s’être accommodée pendant des décennies de ses glacis post-militaires et industriels sur les rives du Rhin, la ville s’attelle enfin à un projet majeur : reconquérir la façade est de son agglomération. L’enjeu, symbolique et de longue haleine, s’étalera sur deux décennies », souligne La Tribune.
Le chef lieu alsacien rime donc désormais avec deux quartiers européens, ajoute Robert Herrmann, président (PS) de l’Eurométropole : « Le quartier des Deux-Rives et celui des institutions européennes (…) La ZAC des Deux-Rives, quant à elle, sera achevée dans les années 2030, quand la ville et le port auront cessé de se faire front. » Cette dernière occupera ainsi une surface de 75 hectares qui comprendra 4800 logements (soit 15 000 habitants) et pèsera 5000 emplois.
Un vis-à-vis architectural repensé entre Strasbourg et Kehl
En conséquence, les rives séparant Strasbourg et la ville allemande de Kehl vont subir un important lifting conduit par l’architecte Jürgen Grossmann. Le but étant de façonner un véritable phare entre les Vosges et la Forêt-Noire, poursuit l’article :
« Sur la rive française, face à Kehl, le projet de la Cour des douanes (par exemple) vise à réhabiliter en logements un espace à l’abandon, hérité d’une période révolue qui a conféré à cette zone son caractère de transit frontalier. (Dans le même temps), la clinique privée Rhéna participe depuis 2017 (sur 30 000 mètres carrés) au nouvel équilibre de l’offre de soins dans l’agglomération, centrée jusqu’alors à l’Ouest (CHU de Hautepierre) et au centre-ville (Nouvel Hôpital Civil) (…) Quant à Kehl (banlieue populaire outre-Rhin), cette dernière pourrait voir son blason redoré au terme d’opérations d’urbanisme prestigieuses. »
Des liaisons de transport insuffisantes avec les grandes métropoles européennes
Parallèlement, un autre enjeu de taille est actuellement au centre des tractations de l’Eurométropole : le renforcement du faible réseau de transport strasbourgeois avec les grandes capitales du Vieux Continent. Et cela, alors que de nombreux parlementaires européens ne cessent de se plaindre des incessants va-et-vient qu’ils doivent effectuer entre Strasbourg et Bruxelles; plaidant par la même occasion pour un recentrage des travaux de l’institution de l’Avenue du Président Robert Schuman dans la capitale belge, véritable épicentre de l’UE.
Les décideurs locaux n’ont dès lors pas d’autre choix que de travailler main dans la main avec Francfort, Bâle-Mulhouse ou encore Baden-Baden afin de parfaire son réseau et de facto son attractivité, conclut le média.