Créée en 2016, la jeune pousse nantaise, SumWhere, revisite le tourisme en rendant le secteur beaucoup plus lisible et étoffé pour les voyageurs via un aspect communautaire de premier plan. Les cartes thématiques fleurissent un peu partout sur la plateforme, dynamisant ainsi les territoires où les usages des visiteurs changent perpétuellement. Quant aux avis clients, ces derniers bénéficient également d’un lifting pertinent les rendant de facto plus beaucoup plus crédibles.
Frédéric Clabau, président et co-fondateur de la start-up, revient pour Cityramag sur l’intérêt d’offrir aux voyageurs un tourisme plus ouvert et responsable. Mais aussi sur le nécessité de faire vivre davantage les territoires.
« Des cartes thématiques permettant de répondre à d’autres besoins »
Cityramag : Frédéric, pouvez-vous revenir s’il vous plait sur la genèse de l’aventure SumWhere
F. C : A la base, je viens du milieu de la chimie. J’étais donc très loin de cette problématique de l’entrepreneuriat et du digital. Néanmoins, j’ai eu l’occasion au cours de ma vie de beaucoup voyager. Et ce qui me frappait, c’est que le modèle touristique classique ne prenne pas plus en compte de multiples facteurs et critères, qui dans les faits, peuvent être essentiels pour l’expérience des voyageurs. Car un voyage réussi et complet, ce n’est pas seulement une liste de sites incontournables à visiter, des hôtels ou des bons restaurants.
C’est pour cela que nous avons eu l’idée de nous spécialiser dans des cartes thématiques permettant de répondre à d’autres besoins. Par exemple, pouvoir avoir accès en quelques clics à des lieux et activités liés à ses centres d’intérêt, proposés par des experts ou des personnes partageant la même passion, découvrir de nouveaux univers en accord avec ses goûts, retrouver un produit ou des lieux de réalisation, se cultiver, se divertir. Mais aussi partager ses passions, ses conseils ou ses bons plans. Nos cartes « expatriés » se marient d’ailleurs assez bien avec le concept dans un esprit collaboratif déjà bien intégré.
Le tout avec un fort aspect B2B tourné vers les associations, les institutions touristiques et communales, des établissements ciblés (hébergements, lieux culturels, etc…), des marques, des labels, ou encore des particuliers passionnés.
En parallèle, nous avons également axé notre valeur ajoutée sur la crédibilisation des avis clients.
« Donner de la valeur aux avis clients »
Cityramag : Justement, pouvez-vous développer ce dossier hautement stratégique dans le secteur touristique
F. C : Je suis toujours sceptique lorsque je vois les commentaires présents sur des plateformes telles que Google ou Tripadvisor. On ne sait jamais qui se cache réellement derrière ces notations. Est-ce que cette personne a été engagée et payée pour commenter ? Est-ce un robot ? Un client peu objectif chercherait-il à se venger ? De notre côté, nous insistons vraiment sur la véracité des avis en basant notre crédibilité sur la géolocalisation des personnes amenées à les laisser.
De ce fait, avec ce système, on complique fortement la triche. Et on redonne de la confiance à certains dirigeants dégoûtés par des « interventions » pouvant directement impacter le chiffre d’affaires de leur structure. Mais ce n’est tout, on va également lui donner de la valeur en s’adressant aux personnes qui ont les mêmes besoins, à l’image des végans par exemple. Les avis sont ainsi classés par communauté. Enfin, il est important de souligner que la moitié des clients en moyenne n’osent pas s’adresser au patron d’une enseigne lors d’un séjour. Nous proposons donc à ces patrons de récolter des avis authentiques privés ou publics, mais aussi un carnet de séjour personnalisé.
« Réconcilier vie pratique et locale »
Cityramag : Votre approche touristique tend vers un nouveau type de tourisme finalement ?
F. C : Notre outil promeut un tourisme responsable et vise à réconcilier vie pratique et locale. Un exemple tout bête, mais un touriste séjournant plusieurs jours dans une même ville voudra peut-être trouver un lieu de tri sélectif… ce qu’un guide classique n’indiquera pas. De notre côté, ce serait l’une des cartes thématiques que l’on pourrait mettre en avant. Notre but est vraiment de permettre aux utilisateurs de switcher entre les cartes et qu’ils disposent d’un maximum d’informations pratiques.
Une problématique qui s’applique également à nos clients, notamment sur l’un de nos services : la conciergerie digitale. Un espace où ces derniers peuvent mettre en avant un guide personnalisé de visite basé sur les cartes thématiques, une zone pour partager les informations pratiques utiles au séjour de leurs clients (horaires du petite déjeuner, code du wifi…) ou encore un espace permettant de les orienter s’ils font face à une urgence (hôpital…).
Cityramag : Etes-vous plus focus sur le sol français actuellement ?
F. C : On ne se fixe pas de limite géographique. Bien que le marché domestique reste le plus important économiquement à court terme.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo