La start-up toulousaine, Ethikis, valorise un label européen luttant contre les méandres de l’obsolescence programmée. Nommé LongTime, cet outil permet ainsi de promouvoir les produits à durée de vie allongée auprès des consommateurs et des fabricants.
« Le constat sur l’obsolescence organisée et l’augmentation des déchets prématurés sont les points de départ du projet LongTime. En reprenant les codes des labels alimentaires, l’idée est de créer un outil simple et efficace pour évaluer les biens de consommation au regard de leur durée d’usage. In fine, il favoriserait la réduction des déchets et encouragerait une meilleure exploitation des ressources et des matières premières. »
L’obsolescence programmée est une hérésie qui doit être avant tout contestée, à défaut d’être totalement enrayée. Tel est le combat mené par Ethikis dont le label – en développement depuis deux ans – porte sur l’ensemble des produits manufacturés. Interrogée par le site 20 minutes, Elsa Lomont, co-fondatrice de la jeune pousse, est revenue en 2018 sur la genèse de l’aventure LongTime :
« Avec Florent Preguesuelo, nous sommes partis du constat qu’un grand nombre de produits ne sont pas réparables aujourd’hui, faute de pièces détachées ou de service après-vente compétent », explique l’intéressée. « Bien qu’il existe depuis longtemps des labels pour l’alimentaire, il n’y en a aucun pour les produits manufacturés. Le seul moyen d’information dont dispose le client, c’est le prix d’un produit et ce qu’en dit le vendeur ! »
Une jurisprudence européenne seulement préventive
Insuffisant, vous en conviendrez. Les deux entrepreneuses ont donc érigé une liste de 41 critères orchestrée autour de 3 axes majeurs de travail : la conception robuste, la réparabilité et les garanties/SAV. Et cela, avec l’ambition de mettre en lumière les entreprises « qui valorisent la qualité de leurs produits (à défaut) de pointer les mauvaises pratiques des fabricants ».
Pour rappel, le Parlement européen a adopté vendredi 7 juillet 2017 une résolution destinée à rallonger la durée de vie des appareils électroniques. Malheureusement, il s’agit d’une simple mesure préventive qui n’a finalement de contraignant que le nom.
En ce qui concerne, la législation française, la situation est encore plus aberrante puisque l’obsolescence programmée y est pénalement répréhensible depuis 2016*. Pour autant, aucune jurisprudence n’a encore vu le jour dans l’Hexagone en raison d’une faille dans la rédaction de la loi Hamon dont est issu le texte. Et pour cause, celle-ci ne prend en compte qu’un élément marginal, à savoir l’obsolescence intentionnelle, correspondant au sabotage volontaire d’un appareil.
*L’article L-441-2 créé par l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016 énonce que : « Est interdite la pratique de l’obsolescence programmée qui se définit par le recours à des techniques par lesquelles le responsable de la mise sur le marché d’un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement. » Les contrevenants encourent une peine de deux ans d’emprisonnement et de 300.000 euros d’amende. Ce montant peut être porté à 5 % du chiffre d’affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d’affaires annuels connus à la date des faits et ce, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement.
A lire aussi : Covid-19 : Abiotec lance un purificateur d’air qui élimine 99,99 % des moisissures, bactéries et virus
Très bonne initiative de la part d’Ethikis. Il faut faire le nécessaire pour contrer cette obsolescence programmée, qui chaque année ne sert qu’à faire croître le chiffre d’affaires des plus gros. Et c’est aussi frustrant d’acheter un appareil, bien souvent hors de prix et 1 an après se retrouver dépasser, avec des bugs qui apparaissent également. Je soutiens complètement l’idée !