L’association EcoMégots implantée à Bordeaux va lancer une vaste opération de collecte des mégots de cigarettes à plusieurs endroits stratégiques de la ville qui soutient le projet. Des mégots qui seront ensuite revalorisés avec à la clé plusieurs bénéfices sociétaux et environnementaux.
Le constat est simple pour le fondateur de l’association EcoMégots Erwin Faure qui estime que rien que sur la ville de Bordeaux, ce sont chaque année 200 millions de mégots de cigarettes qui finissent par terre soit l’équivalent de 35 tonnes de déchets.
En changeant d’échelle, les chiffres sont encore plus parlants comme le mentionne le responsable de la société Eco Action Plus basée à Brest cette fois : « On compte près de 5000 milliards de mégots jetés par an dans le monde, soit 2,3 millions de tonnes de déchets chaque année. Un mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau et met jusqu’à 15 ans à se dégrader dans la nature. De plus, la moitié des mégots est jetée dans la nature, ce qui représente plus de 200 000 tonnes de déchets toxiques libérés. Le recyclage est un excellent prétexte pour mobiliser la population au tri des mégots de cigarettes. »
L’idée de l’association bordelaise EcoMégots est ainsi de mettre en place une centaine de bornes de collecte des mégots dans des lieux particulièrement fréquentés comme la Gare St Jean et l’Avenue Thiers, un axe commerçant de la rive droite de la cité girondine. Une expérimentation sera ainsi conduite à partir de la mi-avril. Les mégots seront collectés, triés puis préparés en vue d’être envoyés dans les locaux d’une entreprise spécialisée sur la revalorisation des différents matériaux contenus dans ce reste de cigarette afin d’être transformés en meubles. Tous les éléments qui constituent les filtres seront valorisés en acétate de cellulose, une matière de base pour la construction ultérieure de mobilier, pour une opération qui sera par ailleurs réalisée localement.
Un projet environnemental et social à Bordeaux grâce à EcoMégots
Le projet Eco-Mégots qui est en passe d’être déployé dans certains quartiers fréquentés de Bordeaux est un bel exemple de ce qui peut être entrepris par la société civile et par les municipalités en faveur de la protection de l’environnement. L’empreinte écologique d’un mégot de cigarette est telle qu’il est devenu un enjeu public. Le projet est d’ailleurs soutenu par Bordeaux Métropole mais également par d’autres acteurs tels que Suez, la région Nouvelle-Aquitaine et par le fonds social européen, pour un coût global estimé à 100 00 euros pour cette première phase.
Mais le projet Eco-Mégots met également l’accent sur le volet social. Du personnel sera embauché pour sensibiliser les fumeurs à jeter leurs mégots dans les bornes conçues par une start-up bordelaise implantée dans l’éco-quartier Darwin. La collecte sera assurée à vélo et ces résidus de cigarettes seront triés, emballés et expédiés vers les locaux d’un partenaire local spécialisé en création de mobilier. Des embauches qui se tourneront d’ailleurs plus spécifiquement vers les chômeurs longue-durée, vers le public en « réinsertion » sociale.
L’ambition d’Eco-Mégots est de faire de Bordeaux la première de France « zéro mégots » afin de dupliquer l’expérience dans un second temps à d’autres villes.
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