Strasbourg va être alimenté en partie par les énergies renouvelables issues du chantier de géothermie profonde de l’ancienne raffinerie de Reichstett. Une première en France.
Transformer une ancienne installation de traitement d’une énergie fossile polluante en un site de production d’énergies renouvelables, voilà le travail engagé par Strasbourg et l’Eurométropole. Car l’ancienne raffinerie de Reichstett au nord de la ville a été le siège de Petroplus durant 50 ans. Petroplus ayant été le premier raffineur de pétrole d’Europe. Et c’est sur ce site que le tout premier chantier de géothermie profonde de l’Hexagone est désormais lancé depuis le début de l’année 2017. Le principe est de puiser de l’eau chaude (185°C) à 4 500 mètres de profondeur afin de disposer de deux sources d’énergie simultanée : une pour produire de l’électricité via des centrales et l’autres pour fournir de l’eau chaude via le réseau souterrain de chaleur. C’est le principe de la cogénération que Strasbourg applique ici.
S’il faudra patienter plusieurs mois encore pour que les installations produisent l’énergie escomptée, les bénéfices à termes seront multiples. Les ménages mais également les professionnels pourront être alimentés en électricité et en chaleur en provenance de ce chantier. Mais les serres agricoles également. Une nouveauté là encore puisque l’énergie à 30°C résultant du refroidissement électrique sera utilisée pour chauffer les serres en hiver.
La ville s’active sur les énergies renouvelables
Ce premier chantier de géothermie profonde emmenée notamment par l’entreprise Fonroche permettra de « fournir de l’énergie pendant 50 ans » comme le mentionne Jean-Pierre Soulé, le directeur local de l’entreprise nationale. Mais ce qui est par ailleurs notable est le fait que Strasbourg n’en est pas à son coup d’essai avec cette nouvelle installation en cours d’édification. La ville a en effet déjà installé non moins de 50 000 m² de panneaux photovoltaïques, mis sur pied trois centrales biomasses et deux sites de géothermie. Une politique active en faveur du développement des énergies renouvelables qui permet à la ville et à l’Eurométropole d’ambitionner de passer de 14% d’ENR dans son mix énergétique en 2014 à 20% d’ici 2020.
Autre point notable : la localisation du chantier. Il est en effet implanté sur le futur EcoParc Rhénan, soit l’ancien site de la raffiner de Petroplus qui sera totalement reconverti et destiné à accueillir une nouvelle zones d’activités commerciales et industrielles. Près de 80 hectares d’anciennes friches industrielles vont ainsi être réhabilités en un nouvel ensemble commercial dans lequel les énergies renouvelables alimenteront les entreprises implantées.
Tous les voyants sont au vert pour Strasbourg quant à ce premier chantier du genre en France. Les opérations devant démarrer d’ici le mois de juin.
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