Une récente étude commandée par la Caisse des Dépôts et relayée par Le Monde, a démontré qu’en termes de smart city, d’impact et de rentabilité, toutes les technologies étaient loin de se valoir. Cinq d’entres-elles ont ainsi été passées au crible.
« Éclairages intelligents, poubelles connectées, guichets virtuels pour accéder aux services publics, capteurs de fuites d’eau, système d’information sur les places de parking… Quels sont les projets qui tiennent plutôt du gadget, et quels sont ceux qui sont utiles, rentables, et créent de la valeur pour la société ? »
Telle est la problématique à laquelle ont essayé de répondre le Syntec numérique et les pôles de compétitivité Systematic et Advancity. Finalement, seuls trois dispositifs ont réellement convaincu les experts. « La smart city est alors au service de l’utilisation avisée des deniers publics », soulignent-ils.
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L’éclairage intelligent (testé à Rilleux-La-Pape)
« Dans cette commune (69), les lampadaires fonctionnent grâce à des LED et sont équipés de détecteurs de présence, permettant de varier l’intensité lumineuse selon le passage. Avec un investissement de trois millions d’euros, la ville rentre dans ses frais au bout de onze ans, grâce à d’importantes économies sur ses factures d’énergie et sur la maintenance. Elle économise ainsi 2,5 millions d’euros jusqu’à la fin de la durée de vie des lampadaires. Et lorsque l’on intègre l’impact socio-économique de ces lumières (baisse des émissions de CO2, de l’accidentologie, de la criminalité, grâce à des rues mieux éclairées), les gains sont encore plus élevés. »
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La gestion intelligente des fluides : eau, électricité, gaz (testée dans le Nord)
Ce système, fonctionnant par l’intermédiaire de capteurs posés sur les tuyaux, évalue en temps réel les consommations. Ce dernier est aussi en mesure de détecter d’éventuelles fuites et de réguler les périodes de chauffage. Ici, ce sont les collèges qui ont fait office de cobayes via un investissement départemental de deux millions d’euros.
« Ainsi, d’après l’étude, le projet atteindra l’équilibre au bout de la sixième année, et générera des bénéfices nets de l’ordre de 3,7 millions d’euros sur dix ans, grâce à des factures moins élevées et à divers coûts évités. »
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Le système d’information sur les places de parkings (testé à Strasbourg)
« Ce dispositif se fonde sur l’intégration de diverses données (paiements d’horodateurs, places libres, fréquentation des rues, etc.). La plate-forme, dont le coût initial est estimé à 350 000 euros, permet à la mairie de mieux connaître l’utilisation de sa voirie, de mieux détecter les véhicules en infraction, et aidera en 2018 les conducteurs à localiser les places libres. A la clé : des recettes supplémentaires, et une baisse des émissions carbone, grâce à la diminution du nombre de voitures qui circulent pour chercher une place. »
Cependant, deux technologies souffrent de la comparaison, poursuit le document. Il s’agit des poubelles connectées et des guichets virtuels :
- Si dans le premier cas, l’expertise détecte un réel potentiel d’utilité publique malgré un coût très onéreux pour la ville hôte, Besançon, (pour un investissement total de 7 millions d’euros, la perte nette est évaluée à 4 millions d’euros sur vingt ans) :
« Pour faire baisser leur facture, des habitants se sont mis à jeter moins, à recycler plus, à fabriquer leur compost… et ont gagné du pouvoir d’achat. En récupérant moins de déchets, les camions ont réduit leur impact sur l’environnement, tandis que les coûts liés à la collecte ont baissé. Les usines d’incinération ont diminué leurs coûts de traitement, et leurs émissions. La valeur sociétale créée, nette des coûts du projet, a été chiffrée à 21 millions d’euros sur vingt ans. »
- Le second ne donne pas les résultats escomptés…
« Et pour cause, le dispositif mis en place dans une vingtaine de sites des Hautes-Alpes permet aux habitants ruraux de limiter leurs déplacements en voiture vers la préfecture, et les émissions de CO2 qui y sont associées. Toutefois, même si le dispositif n’a coûté que 70 000 euros, le projet, qui ne génère pas de recettes, est finalement plus coûteux qu’il n’apporte de bénéfices socio-économiques, car il ne compte qu’une centaine d’utilisateurs par an. Ce résultat alerte sur le besoin de bien estimer en amont le nombre potentiel d’usagers , concluent les auteurs. »