La SNCF a récemment inauguré à Lyon son quatrième espace d’innovation numérique national après Nantes, Saint-Denis et Toulouse, et avant celui de Lille l’année prochaine. Intitulés « Espace 574 », ces derniers réunissent cheminots et startupers afin de donner vie aux solutions du futur en matière de transport.
« Les espaces 574, dont le nom fait référence au record de vitesse sur rail détenu par la SNCF, accompagnent la compagnie dans la troisième étape de sa digitalisation, celle où le numérique impacte en profondeur tous les compartiments de l’entreprise », résume sommairement l’établissement public industriel et commercial (EPIC); une étape qui passe désormais par la capitale des Gaules.
Le site a en effet trouvé refuge dans une tour située face à la gare de la Part-Dieu. Et cela, sur deux étages capables d’accueillir en permanence près de cinquante personnes. Mais comme pour ses devanciers, la direction se refuse à évoquer toute poudre aux yeux.
« Les 574 ne doivent pas devenir des usines à gadgets », confirme ainsi Patrick Jeantet, PDG délégué du directoire, auprès de nos confères du Figaro :
« (Ils) sont avant tout un point de rencontre entre des innovateurs et le monde industriel. Le système ferroviaire de demain sera entièrement automatisé. Bien qu’on ne supprimera pas entièrement les incidents comment celui que vient de connaître la gare Montparnasse, on va (néanmoins) les réduire substantiellement, peut-être de 3 à 4 par an à 3 à 4 tous les dix ans », se félicite-t-il.
Avant de railler avec humour le grand âge des équipements utilisés par le groupe :
« A Montparnasse, on a conservé pour des raisons budgétaires le système informatique de 1989. A la SNCF, on considère que c’est assez jeune puisqu’on opère des aiguillages de 1937… »
Le mot d’ordre du board est donc de standardiser et d’industrialiser les infrastructures « maison ». Le but étant d’éviter les problèmes de grande ampleur, surtout en période de fortes influences. Pour cela, un budget de 900 millions d’euros réparti sur trois ans sera consacré à cette mue numérique.