Le géant allemand Siemens, déjà bien implanté dans le petit émirat du Qatar, vient d’annoncer sa volonté de faire de Doha une des villes intelligentes les plus avancées du globe. Il faut dire que le pays et la ville disposent de sérieux atouts.
Le 17 février dernier, la filiale qatarie du géant mondial de la technologie annonçait son intention d’implanter son projet « City 4.0 » au Qatar. Le géant allemand, qui réalise déjà plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires dans le petit émirat, devrait étendre ses activités pour y devenir leader dans le développement des « infrastructures intelligentes ».
Ce projet de « City 4.0 » reprend les grands axes de la « ville intelligente », en utilisant de manières optimales les dernières avancées technologiques et avec une attention particulière accordée à la qualité de l’air. L’objectif ? Une interconnexion des différentes infrastructures urbaines, constamment mises à jour et soumises à un flux d’informations, afin de gagner en efficacité, limiter le gaspillage énergétique et booster les performances économiques.
« Une économie fondée sur la connaissance »
Avec « City 4.0 », Siemens cherche à donner une nouvelle dimension à la ville intelligente. Et compte bien faire de Doha, la capitale et principale ville du Qatar, sa priorité.
Doha dispose en effet de plusieurs atouts : la ville dispose d’infrastructures modernes, dont la plupart ont été bâties ces quarante dernières années. Une modernité qui facilite « l’implant » de nouvelles technologies au tissu urbain, comparé notamment à certaines villes européennes. Ensuite, le Qatar a les moyens de financer cette transition énergétique et technologique : le fonds souverain qatari dispose toujours de milliards de dollars et la crise diplomatique l’Arabie saoudite n’a nullement fait tanguer le petit émirat, l’un des premiers exportateurs de gaz au monde.
Enfin et surtout, la transition vers l’économie du savoir est ardemment soutenue par les autorités du pays. « Le Qatar est un marché émergent qui se transforme rapidement en une économie fondée sur la connaissance », a déclarait en février Adrian Wood, PDG de Siemens Qatar.
L’émirat cherche en effet à diversifier ses sources de richesses, les ressources en matières premières étant, par nature, limitées. Petit pays exigu, avec à peine trois millions d’habitants, le Qatar aura du mal à devenir une puissance industrielle à l’échelle du globe. Par contre, il mise sur l’économie de la connaissance, celle où la croissance est tirée par le savoir, l’information et l’éducation.
D’ailleurs depuis plusieurs années, le Qatar multiplie les investissements dans les nouvelles technologies. Le ministère des Transports et Communications a ainsi investi 550 millions de dollars pour déployer la fibre optique et permettre à tous les foyers d’accéder à Internet à très haut débit. Alors que les autorités ont annoncé que l’intégralité des services publics sera en ligne en 2020, le pays a lancé plusieurs stratégies de développement dans les smart cities, l’e-commerce, l’e-gouvernement et la cybersécurité.
Dans cette stratégie de développement économique à haute valeur technologique, la « smart city » est à la fois un moyen et une fin en soi : un moyen de développer un savoir-faire dans ce domaine d’avenir, et une fin, car une ville plus moderne, plus agréable à vivre et plus efficace, c’est une ville qui saura attirer demain les experts et les professionnels les plus qualifiés.
Le projet de Siemens de faire de Doha son exemple de « smart city » s’inscrit donc dans le plan gouvernemental « Qatar National Vision 2030 », visant à transformer l’économie du pays tout en améliorant le cadre de vie. Un effort particulier est notamment prévu sur la consommation énergétique et sur les émissions de gaz à effet de serre.
La ville intelligente est l’écosystème qui correspond au modèle de croissance espéré par le Qatar, et Siemens compte bien en profiter.
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