Alors que la municipalité marseillaise utilise un algorithme d’analyse des données urbaines capable d’anticiper les troubles à l’ordre public, cette innovation de big data sécuritaire n’en reste pas moins à double tranchant.
Ce dernier recueille en effet l’ensemble des données publiques disponibles : mains courantes, captations des caméras de surveillance, informations relevées par les marins-pompiers ou les agents des espaces verts… Mieux, le système s’avère encore plus pointilleux, puisque les données météorologiques et les grandes tendances des réseaux sociaux font aussi partie du package. Une information confirmée en décembre 2017 par Caroline Pozmentier, adjointe au maire en charge de la sécurité publique.
Mais ce n’est pas tout, la cité phocéenne précise également que l’outil développé par Ineo Digital, filiale d’Engie, analyse ensuite ces informations afin de les croiser avec d’autres données, comme celles des opérateurs de téléphonie mobile, des transport publics ou encore de l’AP-HM (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille). Le but étant de mieux anticiper les risques.
Des dérives possibles ?
Interrogé par le site Made in Marseille au sujet des dérives inhérentes à ce système, Sébastien Gadal, spécialiste du dossier et chercheur à l’université Aix-Marseille, prévient toutefois :
« En matière de sécurité, l’utilisation du big data est un bon outil de compréhension et de lutte dans un premier temps. Mais, il faut se dire que les délinquants sauront également s’adapter rapidement à ces nouveaux outils. Aujourd’hui, nous sommes en démocratie. Mais si un régime dictatorial se mettait en place, la situation serait toute autre. La question des collectes de données dépend toujours de l’utilisation qui en (découle) », assure ainsi l’intéressé.
A suivre de près donc…
Crédit photo : Wikipédia
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