La maire de Paris, Anne Hidalgo, a une nouvelle fois exprimé sa défiance envers la plateforme locative américaine lors d’une interview accordée mardi 8 octobre sur LCI.
« Je pense que dans certains arrondissements, on pourrait aller jusqu’à l’interdiction d’Airbnb, qui retire des logements, fait monter les prix et en plus concurrence l’hôtellerie », a ainsi martelé l’intéressée.
Avant de poursuivre : « J’ai demandé au gouvernement que les maires puissent avoir la possibilité de réguler. Aujourd’hui, la loi (n’autorise) pas plus de 120 jours de location par an. Je pense qu’on devrait avoir la possibilité dans chaque ville de (choisir une durée) allant de 30 à 120 jours, ce qui est plus adapté. »
Un empire cannibale
Ce n’est pas un secret, le géant de la location de logement entre particuliers, Airbnb, tisse progressivement sa toile dans les grandes métropoles mondiales. Et Paris ne fait pas exception à la règle. Certains arrondissements, à l’image du IIe, vivent désormais une véritable mutation, qu’elle soit économique ou au niveau de la vie de quartier… Au grand dam des riverains et des élus locaux.
C’est bien simple, pour Alain Tribolet, boucher de la rue Montorgueil, le paysage local s’est littéralement transformé en l’espace de quelques années : « Ma famille est au 54 rue Montorgueil depuis 1927. Je suis boucher pour la troisième génération. (J’ai donc vu de nombreuses transformations) au sein du IIe qui reste un très bel arrondissement. (A présent), je constate que ce n’est plus la même population. On a de plus en plus de touristes et de moins en moins d’habitants… On voit les valises passer tous les matins…”, s’alarmait ainsi le commerçant auprès du Parisien au mois de janvier dernier.
Trop de débordements
Même son de cloche du côte du maire de l’arrondissement, Jacques Boutault : « La seule explication de la (chute) de population depuis 2014 dans le IIe, c’est l’explosion de la location touristique saisonnière. Rien que dans mon immeuble, j’en ai trois. Concrètement, nous constatons une baisse de 11,6 % entre les recensements de 2011 et 2016 », déplore l’élu. « Il y a encore quelques années, les gens parlaient des crottes de chiens et des motos mal stationnées en réunion de quartier. Maintenant, c’est (presque uniquement) Airbnb et toutes les nuisances que cela engendre ! »
Des nuisances multiples, donc, qui peuvent aller du simple tapage nocturne, à la fermeture de classes dans les écoles… en passant par le remplacement de commerces implantés depuis longtemps par des bars ayant des horaires bien plus « extensibles ».
A suivre …
Crédit photo : Wikipédia
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