Alors que la France sous-exploite son potentiel géothermique, et n’apparaît même pas dans le top 10 européen en la matière, la ville francilienne de Cachan fait figure d’exception dans ce dossier.
Mais pour commencer, rappelons ce qu’est la géothermie. Dans les faits, cette dernière, considérée comme une énergie renouvelable à part entière, désigne à la fois la science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre, et la technologie qui vise à l’exploiter. Par extension, la géothermie désigne aussi parfois l’énergie géothermique issue de l’énergie de la Terre qui est convertie en chaleur. Pour capter l’énergie géothermique, on fait circuler un fluide dans les profondeurs de la Terre. Ce fluide peut être celui d’une nappe d’eau chaude captive naturelle, ou de l’eau injectée sous pression pour fracturer une roche chaude et imperméable. Dans les deux cas, le fluide se réchauffe et remonte chargé de calories (énergie thermique). Ces calories sont utilisées directement ou converties partiellement en électricité. L’énergie géothermique est localement exploitée pour chauffer ou disposer d’eau chaude depuis des millénaires, par exemple en Chine, dans la Rome antique et dans le bassin méditerranéen.
Le potentiel de l’Île de France
Concernant Cachan, le site Futura Sciences révèle que « la ville a fait figure de pionnière, au début des années 1980, lorsqu’elle a opté pour la géothermie pour la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage. En 2018, Dalkia, filiale du Groupe EDF, y a (d’ailleurs) mené une opération de renouvellement de son réseau de chaleur vieillissant. Objectif : éviter, chaque année, le rejet de 12 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère tout en permettant aux habitants de maîtriser leur facture énergétique. Deux nouveaux puits ont (ainsi) été creusés. Des puits présentant une architecture unique à ce jour dans le domaine de la géothermie. Les spécialistes parlent de forage sub-horizontal, une ingénierie déjà utilisée par l’industrie pétrolière. En déviant ainsi les puits avec un angle de presque 90°, au lieu des 40° traditionnels, il devient possible de capter, grâce à un drain long de 1000 mètres pour chaque puits, les différentes couches productrices du Dogger, l’aquifère du Bassin parisien. Comprenez, cette couche de roche perméable et poreuse qui accueille une nappe phréatique. Une installation innovante qui permet (donc) à la (municipalité) d’augmenter sensiblement sa production de chaleur avec un minimum de 450 m3/h d’eau chaude par puits avec ces deux nouveaux forages à 1600 mètres de profondeur contre 300 m3/h avec les quatre anciens puits. Le tout pour une puissance totale atteignant 15,1 MW ».
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