Le prix de l’hydrogène décarboné devrait considérablement baisser d’ici 2050, d’après une nouvelle étude de BloombergNEF (BNEF). Il devrait s’établir en dessous de la barre symbolique du 1 $/kg, devenant ainsi moins cher que le gaz naturel. Cette réduction significative du prix de l’hydrogène interviendra grâce à la baisse du coût de l’électricité solaire photovoltaïque.
Aujourd’hui, au moins 95 % de l’hydrogène consommé dans le monde est dit « gris », c’est-à-dire obtenu à partir d’énergies fossiles comme le gaz naturel et le charbon. Plus précisément, cet hydrogène est produit par vaporeformage de méthane (dissociation de dihydrogène et de dioxyde de carbone), un processus qui favorise l’effet de serre et participe au réchauffement climatique.
Pour réduire cet impact environnemental, les industriels ont développé l’hydrogène « vert ». Ce gaz est fabriqué par l’électrolyse de l’eau à partir de l’électricité issue des énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.). Mais cette méthode a aussi des inconvénients. D’abord, elle revient très chère aux industriels. La production d’1 kg d’hydrogène vert coûte environ 5 €, contre 1,5 € seulement pour 1 kg d’hydrogène gris, à cause du prix élevé de l’électrolyseur et de l’électricité.
L’écart va se creuser avec les autres formes d’hydrogène…
Mais, cette situation pourrait bientôt changer, si l’on en croit BloombergNEF (BNEF). Selon une nouvelle étude de ce centre de recherches stratégiques, le prix de l’hydrogène vert devrait baisser de 85% d’ici 2050, passant sous la barre symbolique du 1 $/kg. Ce gaz deviendrait ainsi moins cher que le gaz naturel, qui devrait régresser sur le marché dans un contexte de transition énergétique. La réduction du prix de l’hydrogène vert interviendra grâce notamment à la baisse prévue (- 40%) des coûts de production d’énergie solaire.
Cette baisse s’appuiera sur une moindre consommation de silicium et d’argent, une plus grande efficacité photovoltaïque des cellules solaires et des rendements plus élevés avec les panneaux bifaciaux. Cette nouvelle étude de BloombergNEF (BNEF) indique également que l’écart de prix va se creuser avec l’hydrogène bleu (issu de combustibles fossiles avec captage et stockage du carbone), dont la production n’aura plus guère de sens, et même avec l’hydrogène gris.
L’hydrogène naturel plus compétitif ?
Quant à l’hydrogène vert, présent dans le sous-sol, il se veut apparemment plus compétitif. Si l’on se fie en tout cas aux propos de l’entrepreneur malien Aliou Diallo, fondateur d’Hydroma. Depuis 2012, sa compagnie transforme l’hydrogène natif en électricité verte près du village de Bourakébougou (Mali). Cette production est totalement écologique puisqu’elle ne rejette aucun CO2, mais génère uniquement de l’eau. De plus, l’hydrogène naturel est renouvelable, abondant sur les continents et moins cher à produire. Aliou Diallo projette de construire un de 4700 kilomètres pour approvisionner bientôt l’Europe en hydrogène naturel. « Ce n’est pas un rêve, c’est une réalisation tout à fait faisable », a récemment déclaré le promoteur malien qui promet un prix très compétitif par rapport au marché européen.
De l’hydrogène avec Hydroma
Le pionnier mondial de l’hydrogène naturel souhaite également vendre de l’hydrogène vert. Hydroma construit actuellement des champs de panneaux solaires dans une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal et la Mauritanie. Ces Etats situés dans le Sahel dispose de vastes espaces désertiques pour l’implantation de panneaux photovoltaïques, ainsi que d’un taux d’ensoleillement idéal. Des conditions pratiquement inexistantes en France. L’Hexagone devrait donc se tourner vers l’importation depuis l’Afrique pour satisfaire sa demande en hydrogène.