Alors que la pollution sonore reste un fléau assez peu mis en avant, l’Etat a retenu sept candidatures de collectivités urbaines, périurbaines et rurales afin de lancer une expérimentation de radars sonores à même de stopper cette nuisance considérable.
Le bruit est une source de nuisance ayant des impacts concrets du point de vue économique mais également sanitaire. Le coût du bruit pour la société française est estimé à 147 milliards d’euros par an par l’Ademe. Au sein de la zone dense francilienne, Bruitparif estime que le bruit fait perdre près de 11 mois d’espérance de vie en bonne santé.
Certaines nuisances sonores sont pourtant limitables, en particulier concernant le bruit des transports routiers. A ce titre, la sanction des nuisances sonores dues à une conduite utilisant le moteur à des régimes manifestement excessifs ou à des véhicules « trafiqués » est une demande constante des riverains des axes routiers et des villes denses, souvent victimes de nuisances sonores qui peuvent avoir un impact, à long terme, sur la santé (notamment des troubles du sommeil).
Afin de lutter contre cette nuisance, la loi d’orientation des mobilités prévoit l’expérimentation de la constatation des niveaux d’émissions sonores des véhicules par des appareils de contrôle automatique fixes et mobiles, également appelés « radars sonores ».
Si une règlementation sur le niveau sonore maximal des nouveaux véhicules mis sur le marché existe déjà, seuls des contrôles à l’arrêt permettent aujourd’hui de vérifier la conformité des véhicules avec cette règlementation. Les radars sonores doivent permettre de simplifier les contrôles et d’améliorer leur efficacité, et notamment de sanctionner les comportements visant à augmenter de manière artificielle le bruit généré.
Cette expérimentation a pour but d’identifier des solutions de contrôle homologables à terme afin de lutter contre les nuisances sonores provoquées par les véhicules. Elle s’articule en deux phases :
- dans un premier temps, des tests sur voirie en conditions réelles sans constatation d’infractions (phase 1, lancée dès début 2022). Ces tests permettront en outre de mettre en place des mesures pédagogiques visant à informer les citoyens.
- dans un second temps, une expérimentation en conditions réelles pouvant donner lieu à des contraventions (phase 2, qui débutera après homologation des radars et s’achèvera au bout des deux ans de l’expérimentation). L’infraction sera sanctionnée d’une contravention de 4ème classe, comme prévu par l’article R318-3 du code de la route. Cela correspond à une amende forfaitaire de 135€, minorée à 90€ en cas de paiement dans les 15 jours.
Le niveau sonore au-dessus duquel l’infraction pourra être constatée sera fixé par un arrêté modifiant le code de la route, à l’issue de la 1ère phase de l’expérimentation. Un seuil de 90 décibels sera testé durant cette 1ère phase. Une dérogation sera prévue pour certains types de véhicules, notamment certains véhicules anciens dont le niveau sonore est susceptible de dépasser ce seuil par construction, ou encore pour les véhicules agricoles.
Sept collectivités ont été retenues parmi les nombreux candidats pour les tests sur site, qui se déroulent à partir de janvier 2022.
Elles sont réparties en 3 configurations de sites :
Urbain :
- métropole de Nice
- ville de Paris
- métropole de Toulouse
Périurbain :
- commune de Bron
- commune de Villeneuve le Roi
- commune de Rueil Malmaison
Rural :
- communauté de communes de la Haute Vallée de Chevreuse (CCHVC)
En fonction des résultats de l’expérimentation, des dispositifs de radars sonores pourront être déployés sur l’ensemble du territoire national si une disposition législative l’autorise.