Créée par une équipe de cinq cofondateurs dont Georges Basdevant et Frédéric Mazzella (fondateur de BlaBlaCar), Captain Cause est une plateforme qui relie les entreprises aux enjeux sociaux et environnementaux via le financement de projets associatifs à impact. Et cela, en impliquant leurs collaborateurs, partenaires et clients dans le choix de ces projets. La jeune pousse déverrouille ainsi une nouvelle source de financement pour les projets associatifs répondant aux grands défis actuels.
Georges Basdevant, CEO de Captain Cause, revient pour Cityramag sur les tenants et aboutissants de cette aventure au fort accent philanthrope.
Cityramag : Georges, pouvez-vous revenir s’il vous plaît sur la genèse de Captain Cause.
Georges Basdevant : Captain Cause est née par sa mission, à savoir soutenir un maximum d’actions responsables, mais en allant au-delà du simple soutien et du simple financement. Concrètement, le financement est une superbe opportunité pour les entreprises d’associer leurs salariés, partenaires et clients à leur politique RSE. Nous sommes à une époque où proposer des mécanismes favorables aux défis de la transition est une évidence. Il ne suffit pas de s’adresser aux personnes déjà convaincues, mais plutôt d’essayer de faire tâche d’huile en embarquant aussi les profils moins concernés. Notre but est de mettre la technologie au service d’une approche pragmatique de l’impact.
Relier politique de mécénat d’entreprise et engagement interne
Aujourd’hui, 94% des Français veulent agir pour l’intérêt général et 76% des équipes marketing et communication pensent que peser sur ces problématiques représente une question de survie pour leur marque. Pourtant, seules 9% des entreprises sont mécènes, avec une belle marge de progression. L’enjeu est donc de relier la politique de mécénat d’entreprise à un engagement interne, tout en démultipliant leur contribution positive à la société. Nous démontrons que même dans le mécénat financier – qui peut sembler être un processus décisionnel très vertical dans lequel un comité détermine quelles sont les causes à défendre – celui-ci peut être très démocratique.
Cityramag : Comment ça marche ?
G. B: L’équipe a conçu un mode d’action puissant qui permet à l’entreprise de financer des causes tout en fédérant sa communauté. Chaque acteur est gagnant : les entreprises réorientent une partie de leurs budgets alloués au marketing classique, amplifiant de facto l’engagement et la fidélisation de leurs communautés, ainsi que l’attractivité pour leur marque. Les collaborateurs, partenaires et clients prennent, quant à eux, le contrôle en aiguillant ces budgets vers les causes qui leur tiennent à cœur. Comment ? En attribuant leur don cadeau – préfinancé par l’entreprise – au projet associatif de leur choix. Ce mode de fonctionnement sort clairement du schéma classique de pure consommation symbolisé par des cadeaux matériels de fin d’année Dans cette logique, les associations trouvent une nouvelle source de financement pour leurs actions !
Transparence, simplicité, puissance communautaire
En pratique, Captain Cause veut transformer le don en s’appuyant sur trois axes majeurs. Premièrement la transparence, puisque la plateforme dissipe le flou souvent ressenti autour de l’utilisation efficace de l’argent, renforçant la relation de confiance entre donateurs et associations, par la sélection de projets vérifiés qui partagent régulièrement et de façon concrète leurs avancées. D’autres part, la simplicité. Notre solution 100% digitale permet en effet aux entreprises de lancer une campagne d’implication par le don en quelques minutes, simplifiant l’ensemble des formalités juridiques, fiscales et administratives, autrement chronophages et complexes. Enfin, notre puissance communautaire est une véritable force. Fini le sentiment que « dix euros ne changeront rien ». Un lien solide et sincère est ainsi établi entre associations, mécènes et participants (« Captains ») qui constatent réellement les effets de l’action collective.
Cityramag : Comment sont répartis ces dons préfinancés ?
G. B : Nous utilisons deux formules. La première porte sur des événements communautaires en live, permettant « aux Captains » d’attribuer un don à l’association de leur choix. Parallèlement, les opérations de « dons à offrir », proposent, selon une démarche zéro-goodies, une alternative porteuse de sens aux habituels objets publicitaires d’entreprise.
Cityramag : Avec combien d’associations collaborez-vous et quels secteurs priorisez-vous ?
G. B : Plus de cinquante associations réparties sur l’ensemble du territoire français sont déjà présentes sur notre plateforme. Nous valorisons en priorité des projets à long terme dans les domaines de l’environnement, du social et de la santé.
Cityramag : Qu’en est-il de votre modèle économique ?
G. B : 100% des dons sont reversés aux associations, via notre fonds de dotation issu de la structure d’intérêt général que nous avons créée. Notre modèle se base sur des commissions calculées sur un pourcentage du montant global des dons propre à chaque opération. Ce pourcentage est communément utilisé dans les opérations de crowdfunding et atteint environ 8%. Toutefois, ce dernier peut varier en fonction de la complexité technique des opérations.
Cityramag : Quelles sont vos perspectives de développement ?
G.B : Pour l’instant, nous souhaitons nous pérenniser en France pour confirmer notre modèle et développer une base de projets dans tous les départements de l’Hexagone. À moyen terme, nous avons des ambitions internationales, mais chaque chose en son temps.
Propos recueillis par Mathieu Portogallo